dimanche, avril 28
Image extraite du documentaire « Revivre », de Karim Dridi.

Le réalisateur Karim Dridi était parti pour faire un documentaire sur le service pédiatrique de l’hôpital de la Timone, à Marseille. En cours de route, il a finalement resserré sa caméra sur deux familles dans l’attente d’un don d’organe qui sauvera la vie de leur nouveau-né. D’un côté Luna, 9 mois, en attente d’un foie ; de l’autre Selim, 3 mois, qui a besoin d’un cœur. Deux petits corps souffrants, perclus de tuyaux, encerclés par des machines – une vision insupportable. Et puis l’attente des parents.

Karim Dridi s’en tient à une éthique de la simplicité qui se veut assez remarquable. Revivre ne joue jamais la carte de la fausse pudeur (les gros plans sont de mise) et, à l’inverse, ne se sent pas l’obligation d’ajouter à son sujet, déjà énorme, le moindre effet formel qui viendrait nous tirer encore un peu plus les larmes.

Lire la critique (2016) Article réservé à nos abonnés « Chouf » : à Marseille, Karim Dridi trouve le juste milieu

Le spectateur ne sort jamais de l’hôpital, ni de l’intimité de ces deux couples qui se relaient à tour de rôle auprès de leur enfant et rebricolent un semblant de vie quotidienne – on espère, on désespère, on se charrie, on attend un organe, c’est-à-dire, la mort d’un autre enfant. En s’enfonçant ainsi dans la réalité, le réalisateur a trouvé tous les éléments de la fiction : des personnages et des visages inoubliables, un immense suspense, la mort qui rôde, et la vie qui n’est jamais trop loin. C’est tout simple et c’est pourtant cette simplicité qui est assez terrassante.

Documentaire français de Karim Dridi (1 h 38).

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