mercredi, mai 1
L’éditeur et écrivain français Adrien Bosc pose après avoir remporté le Grand Prix de l’Académie française pour son roman « Constellation », à Paris, le 30 octobre 2014.

Première conquête. Le groupe Editis − désormais officiellement détenu par Czech Media Invest, une filiale du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky depuis novembre 2023 − a annoncé, vendredi 1er mars, la prochaine prise de contrôle des Editions du sous-sol. Une cinquante-sixième maison à venir, donc, dans la galaxie du deuxième groupe d’édition français. Le prix de la transaction et le calendrier n’ont pas été précisés.

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Jeunes, les Editions du sous-sol ont été créées en 2011, en même temps que deux revues, Feuilleton et Desports, avant d’être revendues et de devenir un département du Seuil (filiale du groupe Média-Participations, le numéro quatre français du secteur). La maison fondée par Adrien Bosc doit son nom à Fédor Dostoïevski qui dans Les Carnets du sous-sol annonçait déjà la donne : « Laissez-nous seuls, sans les livres, et nous serons perdus, abandonnés, nous ne saurons pas à quoi nous accrocher, à quoi nous retenir ; quoi aimer, quoi haïr, quoi respecter, quoi mépriser ? »

Sous ces auspices, les Editions du sous-sol ont publié des auteurs aussi variés que David Grann, Mariana Enriquez, Nathaniel Rich, Emilienne Malfatto, Deborah Levy, Manuel Vilas ou William Finnegan. En août 2023, Les Naufragés du Wager, de David Grann, s’est d’ailleurs imposé comme le roman étranger le plus vendu de la dernière rentrée littéraire. Il doit être adapté prochainement au cinéma par Martin Scorsese.

« Ambitions collectives de renouvellement »

Pour compléter cette opération, Editis a également annoncé la nomination de M. Bosc, qui était aussi directeur adjoint puis directeur de l’édition au Seuil depuis 2016, à la direction de Julliard. Catherine Lucet, directrice générale d’Editis, explique que « l’arrivée d’un éditeur aussi talentueux qu’Adrien Bosc confirme [ses] ambitions collectives de renouvellement », sa volonté de donner à Julliard « de grands moyens » et de « poursuivre la relance amorcée par Stéphanie Chevrier », qui reste présidente de Julliard et de La Découverte.

Adrien Bosc la connaît bien puisqu’ils ont travaillé ensemble au Seuil et s’apprécient. « Ce qu’elle a construit avec La Découverte et Julliard, dans un contexte particulier, est remarquable », a-t-il déclaré, en faisant référence au fait qu’Editis appartenait au groupe Vivendi du milliardaire Vincent Bolloré avant d’être repris par Daniel Kretinsky.

« Je crois profondément à la nécessité de faire coïncider ses idées et ses actions. Stéphanie est la preuve qu’on peut tenir bon sur ses principes », a-t-il ajouté. La Découverte n’a en effet pas varié dans sa programmation éditoriale, en publiant des auteurs très marqués à gauche, alors que Vincent Bolloré n’a jamais fait mystère de son positionnement très à droite.

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