mardi, mai 21

L’économie tricolore s’est plutôt mieux comportée que prévu en début d’année : alors que l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) s’attendait à un premier trimestre atone, le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 0,2 % sur cette période, selon les données publiées mardi 30 avril. Ce chiffre « traduit la solidité de l’économie », a aussitôt réagi le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, qui table sur une croissance de 1 % en 2024.

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Un objectif qui n’est pas irréaliste compte tenu des données publiées mardi : l’acquis de croissance – le chiffre qui serait atteint en fin d’année si les trois prochains trimestres étaient atones – s’élève d’ores et déjà à 0,5 %, précise Nicolas Carnot, directeur des études et synthèses économiques à l’Insee. La Banque de France, qui prévoit une croissance un peu inférieure, de 0,8 % pour l’année, juge quant à elle que ce chiffre de 0,2 % est « cohérent » avec sa prévision.

Principal levier de l’activité, puisqu’elle représente la moitié du PIB, la consommation des ménages donne des signes de frémissement : elle a augmenté de 0,4 % entre janvier et mars, un changement de tendance après deux années d’atonie. Le ralentissement des prix n’y est sans doute pas étranger : en avril, l’inflation s’est élevée à 2,2 %, contre 5,9 % en avril 2023, indique également l’Insee. Les prix alimentaires, notamment, ont connu un net coup de frein : les hausses à deux chiffres de 2023 sont désormais derrière nous – sur un an, la progression n’est plus que de 1,2 %. Les produits frais, en particulier, connaissent même une baisse de 0,7 %. Ce sont désormais les prix de l’énergie (+ 3,8 %) et des services (+ 3 %) qui ont le plus augmenté sur douze mois.

Des achats d’opportunité

En conséquence, la consommation alimentaire a augmenté de 0,5 % au premier trimestre, après avoir plongé de 4,8 % en 2023. Les achats de biens manufacturés restent plus raisonnés (+ 0,1 %) et surtout, les gros achats tels que ceux d’automobiles sont en recul de 3,5 %. Une baisse sans doute liée aux promotions de fin d’année et à la fin des bonus écologiques, qui avaient suscité des achats d’opportunité fin 2023. La consommation de services (+ 0,7 %) est, elle, bien orientée, notamment l’hébergement restauration, en hausse de 1,5 % sur les trois premiers mois de l’année, et les services de transports de 2,1 %.

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Sur le deuxième trimestre, des baisses de prix significatives sur certains biens manufacturés pourraient redonner un élan supplémentaire à la consommation, d’autant que le volume d’épargne des Français reste particulièrement élevé. « C’est là que l’on a le plus de capacités potentielles de rebond », rappelle Mathieu Plane, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques. D’autant que le pouvoir d’achat, parallèlement, devrait retrouver un peu de dynamisme, grâce à la revalorisation des retraites et des prestations sociales intervenue en début d’année, et à des augmentations de salaires qui devraient dépasser l’inflation courant 2024.

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