mercredi, mai 22
Lors d’une manifestation contre l’utilisation prévue de logements étudiants pendant les Jeux olympiques, devant le ministère des sports, à Paris, le 6 avril 2024.

Au compte-gouttes, des étudiants quittent leurs logements sans trop savoir s’ils y reviendront à la rentrée de septembre. A la mi-avril a débuté la valse des déménagements de ceux dont le logement universitaire a été réquisitionné pour accueillir les personnels de sécurité, les agents publics et les bénévoles mobilisés lors des Jeux olympiques (JO) et paralympiques. Elle durera jusqu’à la fin du mois de juin, l’arrivée des premiers occupants étant prévue autour du 20 juillet.

Le parc francilien de logements des centres des œuvres universitaires et scolaires (Crous) comptant 22 000 places, dont 30 % sont inoccupées l’été, la délégation interministérielle aux Jeux olympiques et paralympiques avait fait le pari, au printemps 2023, que l’opération serait indolore : seules douze résidences sur cent cinquante ont été sélectionnées, pour un total de 3 200 logements.

Fin août 2023 pourtant, le tribunal administratif de Paris avait suspendu en référé la décision du Crous de limiter au 30 juin les baux d’occupation des logements étudiants. Mais le Conseil d’Etat, le 29 décembre 2023, avait validé les réquisitions, rappelant la mise en place de « diverses aides pour pallier les conséquences d’un changement de logement » : une indemnité de 100 euros et deux places offertes pour assister à des épreuves olympiques.

Lire aussi : JO de Paris 2024 : « 100 euros et deux places » en dédommagement pour les étudiants dont les logements seront réquisitionnés

A moins de cent jours des JO, le temps presse et le directeur du Crous de Paris, Thierry Bégué, scrute en temps réel la moindre place libérée dans son parc qui pourrait être proposée comme solution de relogement à l’un des 660 étudiants qui en a émis le souhait. Au total, dans les trois académies de Paris, Versailles et Créteil, ils sont plus de 1 400 à avoir demandé une nouvelle chambre pour la période estivale, la plupart afin d’effectuer un stage ou de travailler pour payer leurs études.

« Bon sens »

« Nous avions 150 logements disponibles à la date du 11 avril et nous avons pu procéder à 82 relogements en mettant à disposition des étudiants des cartons, une aide logistique pour le déménagement ainsi que plusieurs camions pour acheminer leurs affaires dans les trente résidences d’accueil », relate-t-il. Seize étudiants se sont organisés de leur côté pour intégrer leurs nouvelles chambres, ce qui porte à 98 le nombre de logements libérés.

Cette mise à disposition relève du « bon sens », d’après la ministre de l’enseignement supérieur. « Elle permettra de faire face aux besoins de celles et ceux qui viendront travailler : policiers, pompiers, soignants », a déclaré Sylvie Retailleau devant les sénateurs, le 9 avril. Quelques mois plus tôt, sa collègue des sports, Amélie Oudéa-Castéra, avait suscité un tollé en évoquant des étudiants « fiers de laisser leurs logements ».

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