lundi, mai 6
Episode 1 de la saison 6 de « Tatoo cover ».

Il y a quelques années, existait au Royaume-Uni une émission de télévision appelée « Just Tattoo of Us » (que l’on pourrait traduire grossièrement par « juste un tatouage de nous ») : des proches venaient en binôme pour se faire tatouer, la particularité étant que chacun choisissait le tatouage de l’autre, le dessin comme l’emplacement, et qu’ils ne le découvraient qu’une fois terminé. Les résultats étaient en général abominables, l’une se retrouvant avec le dessin d’une femme déféquant dans le bas de son dos, un autre avec un chat sur le ventre, son nombril faisant office d’anus. Larmes et stupéfactions garanties au moment de la révélation.

Dans la catégorie tatouages et télévision, un autre programme est diffusé aux Etats-Unis depuis 2012, « Ink Master » (« les maîtres de l’encre »), une compétition entre tatoueurs professionnels qui s’affrontent à travers différents défis décidés par les juges, jusqu’à ce qu’il ne reste que les meilleurs en finale. Moins malveillante que sa cousine britannique, l’émission repose tout de même sur des cobayes volontaires qui servent de support aux épreuves et n’ont absolument pas leur mot à dire sur le dessin gravé de manière définitive sur leur corps – et encore moins sur le tatoueur à la manœuvre, potentiellement le plus mauvais de tous, qui sera éliminé dès les premiers épisodes. Charge à eux de rester impassibles au moment de l’examen par les juges qui n’hésiteront pas à critiquer à voix haute la médiocrité du tatouage réalisé. Lors d’une épreuve spéciale organes humains, l’un d’eux avait par exemple eu la joie de repartir avec, sous son aisselle, un cœur affreux dessiné avec ses ventricules et des traces de sang dégoulinantes.

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« Tattoo Cover », qui, comme son nom ne l’indique pas, est une émission française, est complètement à l’opposé de ces principes. Ici, les tatoués sont au centre de toutes les attentions, et les tatoueurs ne sont là que pour les aider à « effacer une partie de leur vie douloureuse », comme le disent souvent les protagonistes.

La bienveillance est de mise

Chaque jeudi soir, sur TFX, l’on peut ainsi voir une poignée de tatoués malheureux venir à tour de rôle dans une boutique située quelque part dans Paris pour raconter leur misère et montrer, tout honteux, l’objet de leur détresse. Erreur de jeunesse gravée dans une arrière-salle douteuse (bien souvent à caractère sexuel), déclaration d’un amour qui n’est plus d’actualité (et difficilement supportée par le nouveau partenaire) ou tatouage simplement très mal réalisé par un professionnel peu consciencieux… Les candidats, qui n’osent plus mettre de manches courtes ou de short, viennent chercher la délivrance auprès des trois professionnels qui n’ont de cesse de répéter qu’il ne faut pas se faire tatouer n’importe où n’importe comment et de honnir ces tatoueurs peu scrupuleux responsables des dégâts.

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