samedi, avril 27
Sur un marché local de la province septentrionale de Hung Yen, au Vietnam, le 30 juillet 2002.

Dans les boutiques asiatiques, ne perdez pas de vue les yeux du dragon. Ce fruit arrondi, autrement dénommé longane, est en belle place sur les étals du 13e arrondissement à Paris, alors que le Nouvel An chinois se fête, cette année, samedi 10 février. D’autant que, selon le calendrier lunaire de l’empire du Milieu, 2024 se place sous le signe du dragon.

Pour ceux qui ne l’ont pas encore dégusté, l’heure est à la découverte. Les yeux dans les yeux du dragon. Sous sa peau brune et fine, se cache une chair translucide, juteuse et gélatineuse au goût sucré. Cette pulpe entoure un noyau rond, noir et brillant. Ainsi décrit, le longane ressemble assurément à un litchi. Une famille qui compte un troisième membre éminent, le ramboutan. Lui aussi offre une chair charnue et blanchâtre entourant un noyau brun, mais cette pulpe-là est protégée par une carapace poilue. Autrement dénommé « litchi chevelu », le ramboutan n’a pourtant pas décoiffé les étals des supermarchés. Comme le longane, il vit sa vie en catimini.

Le litchi, lui, a trouvé sa place dans la corbeille de fruits. Qui plus est, au moment des festivités de fin d’année. « Il y a une trentaine d’années, on ne connaissait le litchi que comme un fruit au sirop en conserve. A partir du moment où les techniques des transporteurs maritimes se sont sophistiquées, le litchi frais a débarqué en Europe », souligne Denis Lœillet, du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, qui explique les raisons de son succès : « Un fruit rouge, exotique, facile à consommer et à prix modéré. »

La mangue, la grande rivale

Une véritable mécanique de précision s’est construite au départ de Madagascar pour livrer, au moment-clé, les près de 17 500 tonnes de litchis en Europe. Les fruits, cueillis à maturité, sont soufrés pour qu’ils ne souffrent pas trop des plus de quinze jours de transport à fond de cale, à 1 degré ou 2 degrés. A peine débarqués à Sète (Hérault) ou à Port-Vendres (Pyrénées-Orientales), ils déboulent dans les supermarchés de décembre jusqu’à février.

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Madagascar n’est pas le seul point de départ. Le fruit rond peut aussi provenir d’Afrique du Sud, d’Israël, de Thaïlande, mais aussi de France. A La Réunion, avec une production de 900 tonnes, le litchi se la joue cocardier et haut du panier, présenté branché et non traité, après un voyage tout confort en avion. Un mode de transport également plébiscité par le ramboutan et le longane, expédiés de Thaïlande et parfois du Vietnam. A l’arrivée, le prix du fruit est un peu plus salé.

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