jeudi, mai 9

Le 10 mars, les restes d’une vingtaine de renards, véritable charnier, ont été retrouvés sur la commune de Fort-du-Plasne. Le louvetier suspecté vient de reconnaître les faits : il sera jugé en mai 2024. Cette atrocité, découverte par un promeneur, est choquante. Mais au-delà de l’émotion qu’ils suscitent auprès des défenseurs du vivant, ces faits mettent en lumière la situation des renards en France.

Le renard, animal gracieux et discret de nos prairies, est le gardien des écosystèmes et joue un rôle crucial dans le maintien de la biodiversité. Sa présence permet de réguler les populations de micromammifères et évite ainsi la prolifération de maladies ; un équilibre fragile que la chasse vient compromettre.

Toutefois, malgré un consensus scientifique sur l’inutilité de la chasse au renard d’un point de vue de santé publique dans notre pays et son interdiction chez plusieurs de nos voisins (Luxembourg, canton de Genève en Suisse), le gouvernement méprise les revendications des associations de protection de la nature et les avis scientifiques, et autorise des pratiques de chasse immondes.

Les arguments erronés sur le renard

En effet, le renard souffre de préjugés : il reste perçu comme tueur de gibier, voleur de poules ou encore vecteur de maladies, telles que la rage ou l’échinococcose. C’est la raison pour laquelle le renard est considéré comme une espèce susceptible d’occasionner des dégâts (ESOD) en France, et ce sans aucun fondement scientifique. À ce titre, plus de 600 000 individus sont tués chaque année dans notre pays car le tir, le piégeage et la mise à mort des renards sont des pratiques courantes et totalement légales.

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Plusieurs arguments sont avancés pour justifier la chasse de cette espèce plus de trois cents jours par an (du 1er juin au 31 mars) et ses pratiques barbares (telle que la vénerie sous terre ou la pratique des primes à la queue) : la protection de la faune et de la flore, la prévention des dommages importants aux activités agricoles, forestières et aquacoles, ou encore la santé publique.

Tout ceci n’est bien souvent que prétexte pour protéger du gibier d’élevage relâché dans la nature par les chasseurs et inadapté à la vie sauvage, et donc aux prédateurs. Autre argument plus important, mais là aussi totalement erroné : le renard favoriserait la propagation de l’échinococcose alvéolaire. Il a pourtant été prouvé par une étude scientifique que la destruction des renards était inutile pour lutter contre cette maladie et que leur abattage favoriserait même sa progression.

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