jeudi, mai 9
Usine d'embouteillage d'eau minérale Perrier à Vergèze, lieu de la source des Bouillens. Perrier fait partie du groupe Nestle Waters France.

La société Nestlé Waters a annoncé, à Franceinfo et au Monde, hier, avoir détruit « par précaution » deux millions de bouteilles de sa marque Perrier, en raison de la présence de bactéries d’origine fécale dans l’un des puits exploités par la firme suisse sur son site de Vergèze (Gard).

Cette destruction a été effectuée à la demande des services de l’Etat, a fait savoir, jeudi 25 avril, la direction générale de la santé (DGS). « Au regard de l’incertitude quant aux risques sanitaires liés à la qualité de l’eau minérale naturelle et sur proposition du directeur général de l’ARS Occitanie, le préfet du Gard a demandé à l’exploitant, “en application du code de la santé publique”, de détruire l’ensemble des produits des lots d’eau minérale naturelle fabriqués sur la ligne concernée au cours de la période du 10 au 14 mars », explique la DGS dans un document transmis à l’Agence France-Presse (AFP).

Dans un arrêté du 19 avril consulté mercredi par l’AFP, le préfet du Gard avait mis en demeure l’entreprise de « suspendre sans délai » l’exploitation d’un de ses captages d’eau à Vergèze, près de Nîmes. Il y était indiqué que ce captage « a présenté un épisode de contamination à partir du 10 mars 2024 et sur plusieurs jours par des germes témoins d’une contamination d’origine fécale » de type Escherichia coli.

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Nestlé sous pression

Le minéralier, aussi propriétaire en France des marques Vittel, Contrex et Hépar, dont les sources se situent dans les Vosges, est sous pression depuis fin janvier, quand il a admis publiquement avoir eu recours à des traitements interdits pour les eaux minérales (désinfection par lampe UV, filtration sur charbon actif, notamment), afin de garantir une consommation sans risque.

A la suite du renforcement du contrôle sanitaire et de la surveillance, des captages d’eau minérale naturelle « non conformes ont été fermés ou déclassifiés en eau rendue potable par traitement » dans les Vosges et dans le Gard, explique également la DGS auprès de l’AFP. « Avant ces fermetures, ces captages étaient traités de manière frauduleuse par l’exploitant. La vérification des critères de qualité microbiologique et chimique était faite après les traitements interdits, l’exploitant les ayant dissimulés », poursuit la DGS.

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Le Monde avec AFP

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