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« Il nous enfume ! » Mercredi 14 février, la tension est palpable à la sortie de l’audience qui devait étudier le plan de sauvegarde d’Hermione Retail, filiale de la Financière immobilière bordelaise, créée par l’homme d’affaires Michel Ohayon, qui exploite sous licence des grands magasins à l’enseigne Galeries Lafayette dans vingt-six villes de province. Dans la salle des pas perdus du tribunal de commerce de Bordeaux, la dizaine de salariées venues des magasins de Tarbes, Dax et même du nord de la France est vent debout.

Ces magasins, qui regroupent 1 100 salariés, situés à Belfort, La Rochelle, Bayonne, Amiens ou encore Libourne, sont, depuis février 2023, placés en procédure de sauvegarde, à la demande de son actionnaire, auprès du tribunal de commerce de Bordeaux. La dette d’Hermione Retail – en cessation de paiement depuis fin 2022 – auprès de ses fournisseurs s’élève à 38 millions d’euros.

Pourtant, le dénouement attendu n’a pas eu lieu. « Il y a une nouvelle proposition de la direction d’Hermione pour poursuivre leur relation contractuelle », explique Stéphane Kadri, avocat des représentants du personnel. Une nouvelle audience aura lieu le 21 février. « Les discussions se poursuivent avec les Galeries Lafayette, parce que les créanciers ont un délai pour se prononcer jusqu’au 22 février », précise MKadri. Selon nos informations, les Galeries Lafayette refuseraient de cautionner ce plan de sauvegarde en l’état.

« Une seule piste »

A la sortie de l’audience, les échanges sont vifs entre Michel Maire, directeur d’Hermione Retail, et les salariées des Galeries Lafayette. « On a qu’une seule piste, c’est celle-ci, utilisons-la », se défend-il, arguant qu’« il n’y a pas eu de licenciements depuis la reprise ».

« C’est normal, ils sont en sous-effectif ! », s’agace Me Kadri. Pour Michel Maire, la proposition formulée par Michel Ohayon est la meilleure pour l’avenir des Galeries Lafayette menacées. « On est contraints aujourd’hui, il n’y a personne d’autre. Je n’ai jamais eu un dossier où ça n’intéresse personne. » Reconnaissant que « ce n’est pas le meilleur des plans », Michel Maire explique : « Vous avez un fonds de commerce qui est là, les clients sont toujours là. »

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« Et c’est grâce à nous ! », s’emportent les salariées. Véronique Guichenary, représentante du personnel au tribunal, employée administrative de l’enseigne de Dax pour laquelle elle œuvre depuis trente ans, s’inquiète, elle aussi : « Dès qu’on va sortir de la sauvegarde, des marques vont partir. Comment on va faire le chiffre d’affaires ? C’est le chien qui se mord la queue : le commerce perd du chiffre d’affaires tous les jours. »

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