vendredi, mai 17
Le port de Lianyungang (Jiangsu ), en Chine, le 12 avril 2024.

Avec une inflation en baisse et une activité qui se maintient, malgré la hausse des taux d’intérêt, l’horizon de l’économie mondiale commence à s’éclaircir. Selon les prévisions de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), publiées jeudi 2 mai, la hausse du produit intérieur brut (PIB) mondial devrait atteindre 3,1 % en 2024, au même rythme qu’en 2023, avant de légèrement s’accélérer, à 3,2 %, en 2025.

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Les experts de l’OCDE constatent d’abord que certaines économies ont mieux résisté que prévu au durcissement des politiques monétaires. C’est le cas des Etats-Unis, dont la croissance a été « portée par la vigueur de la consommation des ménages et [par] une politique budgétaire plus expansionniste que prévu ». Elle devrait se hisser à 2,6 % en 2024, avant de ralentir à 1,8 % en 2025.

Les grandes économies émergentes affichent également une santé insolente, à l’instar de l’Inde, de l’Indonésie, du Brésil et du Mexique. La zone euro a, en revanche, été atone à la fin de 2023, mais, grâce à un tassement des prix de l’énergie et à une baisse des taux d’intérêt, la croissance devrait s’accélérer, passant de 0,7 % en 2024 à 1,5 % en 2025.

Situation géopolitique précaire

Ces prévisions sont plus incertaines que jamais en raison de la situation géopolitique précaire au Moyen-Orient et de l’évolution de la guerre en Ukraine. L’OCDE évoque le risque pesant sur la stabilité financière, si les taux d’intérêt directeurs diminuent plus lentement que prévu et que les défaillances d’entreprises continuent d’augmenter, fragilisant au passage les banques. L’organisation note que, « dans certains pays, notamment au Canada, en France et au Royaume-Uni, le nombre de faillites est maintenant plus élevé qu’avant la pandémie » et qu’il « continue d’augmenter ».

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Au chapitre des recommandations, l’OCDE préconise « d’améliorer la coopération internationale », de « mieux coordonner les progrès accomplis en matière de décarbonation et de contribuer à alléger le fardeau de la dette dans les pays à faible revenu ». Même si elle envisage des baisses des taux directeurs dès l’été dans la zone euro, et en fin d’année aux Etats-Unis, elle estime que l’« orientation de la politique monétaire devrait être restrictive pendant un certain temps » pour garantir la désinflation.

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Elle s’inquiète, enfin, de la hausse de la dette publique qui dans les pays de l’OCDE, devrait atteindre 117 % du PIB en moyenne d’ici à la fin de 2025, contre 75 % avant la crise financière mondiale de 2007-2008. Parmi les pistes envisagées pour augmenter les recettes fiscales, elle évoque l’impôt sur le patrimoine et les taxes environnementales qui ont le mérite, selon elle, de « ne pas peser sur la croissance économique ».

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