vendredi, mai 17
Aurore Bergé, ministre déléguée chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, le 21 juillet 2023, dans la cour de l’Elysée.

La ministre déléguée chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, Aurore Bergé, a présenté, jeudi 2 mai, sa stratégie nationale contre la prostitution, afin notamment de « mieux prendre en compte [ses] nouvelles formes ».

« Je pense notamment à l’essor des réseaux sociaux et des plates-formes en ligne de réservation de logements », a-t-elle expliqué lors de la présentation de son plan. Mme Bergé a également évoqué l’exploitation sexuelle des mineurs, « particulièrement vulnérables dans ce contexte », qui « nécessite le renforcement de mesures spécifiques et ciblées ». Ce plan arrive huit ans après l’adoption de la loi de 2016 qui a notamment abrogé le délit de racolage et l’a remplacé par la pénalisation des clients. Ceux-ci sont désormais passibles d’une amende de 1 500 euros – 3 750 euros en cas de récidive.

Mais de nombreux acteurs pointent un accompagnement insuffisant des personnes souhaitant sortir de la prostitution et des disparités régionales en termes de condamnations des clients.

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Pour tenter de pallier ces manques, la stratégie de lutte prévoit parmi ses vingt-cinq mesures une implication accrue des commissions départementales consacrées à ce sujet ou encore un renforcement des actions prises contre les « prétendus salons de massage abritant la prostitution ».

« J’ai travaillé main dans la main avec plusieurs ministères – intérieur, justice, enfance et santé – en rappelant que nos cibles ne sont pas les femmes et les hommes qui sont dans la prostitution mais les proxénètes qui pratiquent la traite des êtres humains et les clients qui contribuent à l’alimenter », a expliqué Aurore Bergé dans un entretien à La Croix publié jeudi.

Le plan, selon la ministre, prévoit également « une formation systématique des forces de l’ordre sur le repérage, l’identification, l’interpellation mais aussi une meilleure prise en charge des femmes qui ont subi la prostitution et qui doivent être considérées comme des victimes de violences ».

Campagne de sensibilisation pendant les JO

Face à une sous-application des sanctions prévues par la loi de 2016, le gouvernement promet également de « repenser » leurs modalités pour notamment tenir compte de la prostitution en lieu privé, angle mort du dispositif actuel.

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Sur la question des mineurs prostitués – dont le nombre a doublé ces dernières années pour atteindre 30 % des 40 000 personnes prostituées en France –, un réseau national de lieux d’accueil dédié va être mis en place afin d’améliorer leur prise en charge. Concernant la prostitution en ligne, une cellule de cyberenquête va être chargée de détecter « des situations d’exploitation sexuelle, de supprimer des comptes mais aussi de démanteler des réseaux et recueillir les preuves pour condamner les proxénètes ».

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Une campagne de sensibilisation sera par ailleurs lancée dans le cadre des Jeux olympiques et paralympiques de Paris cet été au cours desquels les autorités ont d’ores et déjà indiqué s’attendre à un afflux de clients de prostituées.

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Le Monde avec AFP

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