vendredi, mai 17

Cette année marque le 30e anniversaire de l’Année internationale de la famille (AIF) proclamée par les Nations unies. Au cours de ces trois décennies, les changements démographiques, les transformations technologiques, les migrations, l’urbanisation et le changement climatique ont bouleversé les sociétés du monde entier. Pour répondre efficacement à ces changements, il faut revoir les approches actuelles de la protection sociale et réorienter les politiques vers le renforcement de la solidarité intergénérationnelle.

La Convention 102 de l’Organisation internationale du travail, le premier (et jusqu’à présent le seul) traité international sur la sécurité sociale, fixe des normes minimales pour l’octroi de prestations familiales sous forme de transferts périodiques en espèces, d’assistance en nature (nourriture, vêtements, logement) ou d’une combinaison des deux. À l’époque de son adoption en 1952, de nombreux pays européens ont commencé à mettre en place des systèmes de protection sociale généreux.

En 2020, les dépenses consacrées aux prestations familiales dans l’Union européenne représentaient 8,3 % du total des prestations sociales. Elles atteignaient 16,2 % en Pologne et 15,7 % au Luxembourg ; l’Estonie, l’Allemagne, la Lituanie, la Roumanie, la Hongrie, le Danemark et la Suède enregistraient également des niveaux à deux chiffres. Mais ils ne sont pas les seuls : plus de 120 pays à revenu faible ou intermédiaire ont également adopté des programmes de transferts monétaires à destination des familles pauvres.

Une approche plus large de la notion de famille est nécessaire

La plupart de ces politiques se concentrent sur la réduction de la pauvreté des familles ou sur l’offre d’une protection sociale liée aux conditions familiales, telle que des transferts d’argent conditionnels ou des allocations pour la naissance d’un enfant, les soins médicaux et les frais de scolarité, ainsi que des rations alimentaires pour les ménages dirigés par des femmes.

Ces mesures ont aidé les familles à supporter la prise en charge de parents malades, ont amélioré l’état nutritionnel des familles et ont permis de réduire la mortalité infantile, l’absentéisme scolaire et le travail des enfants. A l’avenir, cependant, une approche plus large de la notion de famille sera nécessaire. Le cadre politique actuel conçoit la famille comme relevant de catégories démographiques ou de groupes d’âge spécifiques, et non comme une unité intégrée.

Les programmes de protection sociale devraient plutôt renforcer la capacité des familles à agir comme des amortisseurs naturels contre les chocs économiques et sociaux. Cet objectif peut être atteint grâce à des politiques qui favorisent la solidarité entre les générations. Des études montrent que des liens familiaux contribuent à la résilience économique.

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