dimanche, mai 5
La famille Roh, lors de sa fuite, dans le documentaire « Corée du Nord, le prix de la liberté », de Madeleine Gavin.

ARTE – MARDI 5 MARS À 22 H 25 – DOCUMENTAIRE

Ce sont des images rares, tournées à l’aide de petits caméscopes ou de téléphones portables, dans des conditions souvent très difficiles. Le long du fleuve Yalu, séparant la Corée du Nord de la Chine, ou sur le mont Changbai apparaissent des ombres que l’on devine en danger. Il faut éviter les patrouilles nord-coréennes mais aussi, une fois de l’autre côté, les gardes-frontières chinois, sans pitié pour ces malheureux voisins, dont le périple ne fait que commencer.

Leur destination finale est Séoul, via un très long parcours qui doit les mener de la Chine au Vietnam, puis au Laos, avant d’arriver dans un pays sûr, non communiste, à savoir la Thaïlande.

Des images filmées par des civils tentant de fuir la Corée du Nord et par des membres du réseau d’évasion dirigé depuis Séoul, capitale de la Corée du Sud, par le pasteur Kim Seung-eun, personnage central de ce documentaire. Un homme qui, à travers son vaste réseau d’accueil et de passeurs, aurait permis la fuite de près d’un millier de Nord-Coréens depuis dix ans.

Faim, torture, misère

Ces dernières années, beaucoup d’images de Pyongyang, la capitale nord-coréenne, ont été tournées par des équipes occidentales. Autorisées par les autorités, elles sont censées prouver au monde la modernité d’une grande ville, vitrine du régime.

Celles de ce documentaire anglo-américain, moins léchées et plus instructives, montrent une autre Corée du Nord : celle de la faim, de la torture, de la misère. D’un pays où le manque d’eau est une réalité, et le ramassage des excréments pour les donner aux agriculteurs une habitude.

Couplées avec des images volées d’interrogatoires brutaux, de travaux forcés et de famine dans les villages reculés, ainsi que d’effrayantes esquisses signées Kwon Hyo Jin décrivant des scènes de torture pratiquée dans les camps de travail, la réalisatrice Madeleine Gavin a choisi deux exemples pour raconter ces histoires d’évasion et d’exil.

Installée à Séoul après avoir réussi à fuir la Corée du Nord, Soyeon tente, avec l’aide du pasteur, d’organiser l’évasion de son fils de 17 ans, resté de l’autre côté de la frontière. Après avoir réussi à passer en Chine, il sera victime d’une trahison et ne rejoindra pas sa mère.

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L’histoire de la famille Roh (les parents, leurs deux fillettes et la grand-mère de 80 ans) est à la fois plus spectaculaire et moins tragique. Leur incroyable périple à travers la Chine, le Vietnam, le Laos et la Thaïlande, filmé au plus près, tient en haleine.

A chaque pas ou presque, le danger guette. Entre patrouilles de gardes-frontières, jungle hostile, planques discrètes, franchissement du Mékong, angoisses permanentes, on suit la famille dans sa course vers la liberté. Grâce au pasteur et à son réseau, ils se retrouveront finalement tous à Séoul pour commencer une nouvelle vie.

Corée du Nord, le prix de la liberté, de Madeleine Gavin (RU, EU, 2023, 110 min). Sur Arte.tv jusqu’au 30 mai 2027.

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