lundi, mai 6
Rose Gooding (Jessie Buckley) dans « Scandaleusement vôtre », de Thea Sharrock.

L’AVIS DU « MONDE » – POURQUOI PAS

Scandaleusement vôtre s’inspire d’un fait réel qui, dans les années 1920, secoua Littlehampton, petite ville balnéaire du sud de l’Angleterre : un flot de lettres anonymes et ordurières atterrissent sans discontinuer dans la boîte aux lettres d’Edith Swan (Olivia Colman), l’une des femmes les plus respectables du comté. Tous les regards se portent naturellement sur sa voisine, Rose Gooding (Jessie Buckley), une jeune veuve de mauvaise vie qui passe ses journées au pub, éduque seule sa fille et jure comme un charretier – en somme, la coupable idéale. Le différend entre voisines finit par secouer tout le quartier, qui se déchire entre partisans d’Edith et défenseurs de Rose.

Scandaleusement vôtre ausculte la respectabilité étriquée de la société anglaise du début du XXe siècle sur fond d’intrigue à énigme : menée par une policière récalcitrante, l’enquête finira par conduire à une résolution des plus surprenantes. La forme, elle, l’est un peu moins : tout se passe dans les clous du film à costumes, liquidant son stock de pittoresque british. Sa réalisatrice, Thea Sharrock, n’oublie pas de tordre son fait divers pour le faire coïncider avec les standards de l’époque : inexplicablement, la sororité finit par triompher de la haine de voisinage. Ni l’insolence naturelle d’une Jessie Buckley ni la folie dans l’œil d’Olivia Colman, ne parviennent à rehausser un film qui, tout en visant la satire, s’organise pour être parfaitement inoffensif.

Film britannique de Thea Sharrock. Avec Olivia Colman, Jessie Buckley, Anjana Vasan (1 h 40).

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