mardi, mai 7
Une maquette de l’Hyperloop, à Munich, le 12 juillet 2021.

Cette fois, c’est vraiment le bout du tunnel. Arrivée en grande pompe en 2017, sur les 38 hectares de l’ancienne base militaire de Toulouse-Francazal, Hyperloop Transportation Technologies (HyperloopTT) fait aujourd’hui ses valises, pour Venise. L’entreprise californienne promettait de faire circuler un train à plus de 1 000 kilomètres-heure, en lévitation dans un long tunnel, grâce au principe de la lévitation magnétique. C’est Elon Musk, alors dirigeant de SpaceX, qui avait lancé, en 2012, un concours en brevet ouvert pour cette technologie, censée révolutionner le transport terrestre.

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Vendredi 23 février, Andres de Leon, PDG d’HyperloopTT, a donc annoncé que l’entreprise « ouvrira de nouveaux bureaux à l’extérieur de Venise, avec des opérations supplémentaires près du partenaire de recherche de longue date, l’Ecole polytechnique de Turin, et aux côtés du bureau d’Hyperloop Italia, dans les Pouilles ».

Selon lui, HyperloopTT a remporté, en juin 2023, un appel d’offres lancé par Concessioni Autostradali Venete, l’opérateur routier régional italien, qui prévoit l’étude et la conception d’un prototype sur un tronçon entre Venise-Mestre et Padoue. « Un site d’essai plus grand, baptisé “Hyper Transfer”, pour transporter du fret et des passagers, qui pourrait supporter les dizaines de kilomètres nécessaires pour atteindre nos objectifs, précise Andres de Leon. HyperloopTT a contribué à hauteur de millions de dollars à l’économie locale de Toulouse. »

« Ça n’a jamais dépassé dix agents »

A Toulouse, la relation entre les collectivités et les cerveaux de la Silicon Valley s’est en réalité révélée chaotique. A l’époque, avec l’appui d’une grande agence de communication locale, du soutien de Toulouse Métropole et de la région Occitanie, ces anciens de la NASA ou de Boeing promettaient des « premiers essais grandeur nature en 2020 ».

Ces essais n’ont jamais eu lieu. Seul un tube de 300 mètres de long abritait une capsule, gardée au secret. « Ça n’a jamais dépassé dix agents », déplorait auprès du Monde, en juillet 2023, Albert Sanchez, maire (divers gauche) de Cugnaux, commune où se trouve une bonne partie de la base de Francazal.

Pour accueillir ce train supersonique, le site avait pourtant été dépollué – pour plus de 400 000 euros –, et le loyer accordé se montait à environ 80 000 euros par an, un tarif très avantageux pour 2 hectares.

Dans sa communication toujours emphatique, le PDG d’HyperloopTT tient d’ailleurs à « remercier le maire, les autorités et la communauté de Toulouse pour leur soutien au cours des dernières années ». « Bien que nos progrès n’aient pas toujours été constants, nous avons toujours été de l’avant », dit-il.

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