dimanche, mai 19

La hausse est timide mais elle nourrit un espoir prudent chez certains professionnels du crédit à la consommation : les volumes de nouveaux crédits ont augmenté de 2,4 % en février et de 2,3 % en moyenne sur les trois derniers mois, à 3,64 milliards d’euros, selon les statistiques mensuelles de l’Association française des sociétés financières (ASF).

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Cette progression tranche avec la légère baisse (de 0,8 %) enregistrée en 2023, une année marquée par la remontée rapide des taux d’intérêt et la dégradation de la conjoncture économique, après un bond de 20 % sur 2021-2022, les années de la reprise post-Covid.

Le petit regain de consommation des ménages, visible dans les derniers chiffres de la croissance française, assure un soutien de la demande, même si l’envolée des prix des deux dernières années se fait encore sentir, notamment sur les prêts personnels, ceux qui ne sont pas affectés à un achat particulier mais dont l’usage par le consommateur reste libre.

L’inflation, puis les tensions géopolitiques ont laissé des traces. « Une partie des Français, dans l’incertitude, ont tendance à repousser certains projets et préfèrent épargner par prudence. La crise inflationniste pèse sur les budgets. Forcément, cela vient contraindre la capacité à emprunter », explique François-Xavier Coyras, directeur commercial de BNP Paribas Personal Finance, maison mère de Cetelem.

Une éventuelle remontée des impayés

Dans ce contexte, les établissements de crédit surveillent de près l’évolution du coût du risque, les provisions qu’ils doivent constituer pour couvrir une éventuelle remontée des impayés. « Le coût du risque est en train de revenir à la normale mais n’a pas encore retrouvé son niveau pré-Covid. Il se situe à un niveau ni anormal ni alarmant », estime Frédéric Jacob-Peron, président de l’ASF et directeur général de Franfinance, filiale spécialisée de la Société générale.

De son côté, l’offre de crédit se relève peu à peu de deux années de pincement des marges entre la hausse rapide des coûts de refinancement des prêteurs et la remontée plus lente du taux d’usure, qui plafonne les taux qu’ils peuvent pratiquer.

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Cette évolution a conduit de nombreux établissements à fermer partiellement les robinets du crédit en 2023, et certains à réduire leurs coûts. Désormais, la stabilisation progressive des taux d’intérêt et l’allègement de la pression du taux d’usure permettent d’envisager un retour à la normale. « L’offre est en train de revenir parce que les niveaux de marge que l’on connaissait avant l’envolée des coûts de refinancement sont en train de se reconstituer progressivement », indique Franck Oniga, directeur général de Sofinco, filiale du Crédit agricole.

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