dimanche, mai 19

Daniel Kretinsky s’est acheté, en moins de dix ans, une place dans le monde des affaires français. Il est actionnaire majoritaire ou minoritaire de médias (Marianne, Elle, TF1…), détenteur de supermarchés (Casino, Monoprix, Franprix) et propriétaire du numéro deux de l’édition (Editis). David Layani a construit une entreprise de conseil informatique, Onepoint, et rêve de s’inviter lui aussi à la table des businessmen. Entre les deux hommes, une même envie : s’emparer d’Atos, le numéro deux français de l’informatique, étouffé par 5 milliards d’euros de dette.

Daniel Kretinsky et David Layani ont déposé, chacun, le 3 mai, une offre de reprise dans le cadre de la conciliation financière ouverte le 26 mars. Les banques, assureurs et fonds (hedge funds) qui détiennent la dette du groupe ont également déposé un dossier. Une quatrième candidature, soumise par Bain Capital, un fonds d’investissement américain propriétaire d’Inetum, le numéro quatre français des services informatiques, n’a pas été retenue par la conciliatrice, Hélène Bourbouloux, car elle ne portait que sur une partie des activités d’Atos.

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« Atos travaillera avec ses créanciers financiers pour sélectionner d’ici le 31 mai 2024 une solution de restructuration financière qui sera acceptable pour eux et cohérente avec les paramètres financiers de la société, afin de parvenir à un accord final de restructuration financière d’ici juillet 2024 », a commenté le groupe, lundi 6 mai.

Chacun leur arme

Pour emporter ce duel, les deux hommes ont chacun leur arme. Pour Daniel Kretinsky, c’est l’expérience de ce type de procédure d’urgence. Avec Atos, le milliardaire tchèque tente de refaire le coup de Casino, repris en février après une conciliation. Il a d’ailleurs choisi le même associé, le fonds britannique Attestor, qui lui apportera une partie des fonds nécessaires. « L’offre est financée à 100 %, ce qui prime compte tenu de la situation financière d’urgence d’Atos », insiste le camp de Daniel Kretinsky pour rappeler que ses moyens sont supérieurs à ceux de son rival. L’homme d’affaires et Attestor sont prêts à injecter 600 millions d’euros de leur poche en capital.

Même s’il a le soutien du financier Walter Butler – ensemble ils sont prêts à engager 350 millions d’euros en capital –, David Layani est moins riche, mais il avance une autre arme : celle du professionnel du secteur, alors que Daniel Kretinsky n’a jamais investi dans l’informatique. Avec sa société Onepoint, David Layani pense répondre aux attentes des créanciers. Ces derniers n’ont pas vocation à diriger eux-mêmes des entreprises et ont dit vouloir s’associer à un industriel. Ils ont également fixé une ligne rouge : ne pas revendre Atos à la découpe. Or, David Layani assure vouloir conserver toutes les activités, tandis que Daniel Krestinky n’exclut pas de revendre la division numérique.

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