mercredi, mai 8
Lors d’une manifestation de professeurs de Seine-Saint-Denis, à La Courneuve, le 14 mars 2024.

La colère ne retombe pas en Seine-Saint-Denis, et le mouvement lancé le 26 février est en passe de devenir le plus long qu’ait connu le département. Pour la deuxième fois en deux mois, l’intersyndicale enseignante (FSU, CGT Educ’action, SUD-Education, Fédération des travailleurs de l’éducation) a lancé le mot d’ordre « pas de rentrée » en Seine-Saint-Denis pour le lundi 22 avril. Les personnels de l’éducation nationale sont de nouveau appelés à la grève au retour des vacances de printemps de la zone C afin d’obtenir un « plan d’urgence » pour l’école du département le plus pauvre de France métropolitaine.

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Cette nouvelle journée d’action, qui succède à plusieurs grèves, à des manifestations, mais aussi à des dizaines d’assemblées générales et de rassemblements réunissant enseignants et familles, ou encore à des opérations « école désertes » à l’appel des parents d’élèves, dont les fédérations sont très impliquées dans le mouvement, est une réplique aux « non-réponses » du gouvernement, selon l’intersyndicale. Ses représentants ont été reçus à Matignon le 10 avril, où les équipes du premier ministre, Gabriel Attal, leur ont assuré que « des annonces seraient faites » par le ministère de l’éducation nationale.

Pour pallier les carences de ce département, véritable miroir grossissant de toutes les difficultés de l’éducation nationale, l’intersyndicale demande 358 millions d’euros pour l’embauche de plusieurs milliers de personnels, dont 5 200 enseignants, 2 200 accompagnants d’élèves en situation de handicap et des centaines de postes de vie scolaire. La rencontre du 15 avril, Rue de Grenelle, en présence de la ministre de l’éducation, Nicole Belloubet, n’a cependant pas été à la hauteur des attentes.

« On tourne en rond »

Dans un communiqué diffusé à l’issue de l’audience, le ministère a rappelé son « attention particulière à la situation du département et aux préoccupations des personnels ». Il a mis en avant les 200 millions d’euros supplémentaires investis chaque année depuis 2022 pour la Seine-Saint-Denis et esquissé quelques pistes de réflexion. La Rue de Grenelle a ainsi fait savoir que la ministre « souhait[ait] mieux prendre en compte les élèves allophones pour l’allocation des moyens », et évoqué, sans précision, un « renforcement des moyens humains en vie scolaire » ainsi qu’un « réexamen » des « besoins en termes de personnels médico-sociaux ».

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Il y est également question d’une « équipe renforcée de personnels pour assurer les remplacements » qui serait « à l’étude » pour ce département, où les taux de remplacement des enseignants, notamment dans le premier degré, sont parmi les plus bas du pays. Un nouveau rendez-vous a été fixé dans quelques semaines.

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