dimanche, mai 19

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« Comment responsabiliser les élèves ? » En étant plus que jamais républicains ! Ce problème, posé par la ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse, Nicole Belloubet, est l’une des trois questions relevant du volet école de la « grande concertation sur le respect de l’autorité au sein de notre jeunesse » lancée par le premier ministre, Gabriel Attal, jeudi 18 avril à Viry-Châtillon (Essonne). Dans cette configuration, il est tout à fait éclairant de revisiter le moment fondateur de l’école républicaine et laïque succédant à l’empire autoritaire dirigé par Napoléon III à la fin du XIXe siècle et celui de la commission Langevin-Wallon succédant à l’Etat français dirigé par Philippe Pétain à la fin de la seconde guerre mondiale. Deux périodes de pouvoir personnel patentées.

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Dans les années 1880, la question d’une discipline républicaine à l’école a fait l’objet d’une très grande attention de la part des principaux penseurs et fondateurs de l’école républicaine, comme en témoigne en particulier le fait qu’ils ont participé à un long travail d’élaboration dans une commission spéciale sur ce sujet, à partir de 1888, qui a abouti aux recommandations et décisions de 1890.

Signe des temps (de ce temps-là ?), un inspecteur d’académie n’hésite pas – dès 1889 – à mettre en valeur une thématique récurrente promise à un bel avenir : « Dans nos établissements, on rend souvent responsable du relâchement de la discipline l’affaiblissement du principe d’autorité dans la famille comme dans la société. Il est certain que nos élèves se sentent comme nous tous, plus libres qu’autrefois, plus libres d’eux-mêmes. La discipline de nos établissements publics devrait changer avec le temps et les mœurs plus qu’elle ne le fait. »

« Améliorer l’enfant plutôt que le contenir »

In fine, la circulaire ministérielle du 15 juillet 1890 précise que « le conseil supérieur de l’instruction publique a nettement manifesté sa préférence pour une discipline libérale et son éloignement d’une discipline répressive. Celle-ci, reposant sur la défiance, n’usant que de la contrainte, se contente d’un ordre apparent et d’une soumission extérieure, sous lesquels se dissimulent les mauvais instincts comprimés, et les sourdes révoltes qui éclateront plus tard ». Elle ajoute : « La discipline libérale cherche, au contraire, à améliorer l’enfant plutôt qu’à le contenir, à le gagner plutôt qu’à le soumettre. »

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