dimanche, mai 19

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Le maintien, voire l’augmentation, du niveau de connaissances d’une population est la condition sine qua non de son adaptation au monde de demain. A cet égard, la qualité du recrutement et de la formation des enseignants est cruciale. Des réformes sur un temps long, pensées avec les acteurs de terrain, une planification et une évaluation transparente des réformes, une action de fond sur la valorisation du métier d’enseignant, une refonte réfléchie et concertée, tels sont, à nos yeux, les ingrédients indispensables pour y parvenir.

Dans son rapport de 2023, la Cour des comptes soulignait déjà l’instabilité de l’organisation de la formation initiale et des recrutements des enseignants. Une instabilité due à un enchaînement de réformes – quatre depuis 2010, si l’on compte l’annonce par Emmanuel Macron, le 5 avril, de remettre le concours à l’issue de la troisième année de licence – qui semble être une exception française. Cette instabilité de la formation des enseignants nuit à l’efficacité du système éducatif et entrave l’évaluation des dispositifs, indispensable à l’identification des moyens d’amélioration.

Pour réussir une réforme, la décider verticalement ne suffit pas. Comme le rappelle régulièrement l’OCDE [Organisation de coopération et de développement économiques], « les réformes ne sont efficaces que si elles sont adoptées par l’ensemble du système ». Concevoir les réformes éducatives sur le temps long, en impliquant largement les professionnels de l’éducation, et en s’appuyant sur des évaluations rigoureuses et transparentes des dispositifs en place, permettrait donc d’augmenter les chances de réussir les réformes. Pourquoi ne pas essayer ce qui est préconisé par l’OCDE ?

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La mission des pouvoirs publics, c’est aussi d’adapter le métier d’enseignant aux besoins actuels, notamment en organisant les recrutements et en garantissant des conditions de travail appropriées. Veiller à évaluer l’évolution des besoins suppose de garantir un vivier de personnes susceptibles d’entrer dans le métier. Mais, dans ce cas, pourquoi ne pas anticiper et publier chaque année une planification des recrutements sur cinq ans, révisable annuellement, comme le prévoit le code de l’éducation ?

Image dégradée du métier

Autre point incontournable : la baisse d’attractivité du métier d’enseignant. Elle se traduit par une baisse de sélectivité des concours due à la diminution du nombre de candidats, par un recours accru aux contractuels ou par des postes vacants. Selon le dernier rapport PISA [Programme international pour le suivi des acquis des élèves] de 2022 [dont les résultats ont été rendus publics en décembre 2023], la France est le pays de l’OCDE qui a subi la plus forte dégradation depuis 2018.

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