lundi, mai 20

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a voulu apporter sa contribution au débat public sur l’exposition des élèves aux écrans. L’organisation intergouvernementale, réputée technophile, a rendu public, mardi 7 mai, un rapport qui étudie les liens entre écrans, performance académique et bien-être des élèves. Il se fonde sur les données de l’édition 2022 du programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) et des questionnaires adressés aux jeunes de 15 ans ayant passé ces tests. « Bien sûr le numérique comporte des effets positifs, mais il implique aussi des risques dont les gouvernements doivent s’emparer », remarque Andreas Schleicher, directeur de l’éducation et des compétences de l’OCDE, qui s’est dit « surpris par l’ampleur des effets négatifs » mesurés.

Aucun pays sondé n’échappe à ces « risques numériques » et l’OCDE en appelle à une « lutte contre la distraction ». La France se situe dans la moyenne des membres de l’organisation dans ce domaine, même si elle fait partie de la douzaine de pays qui ont interdit le téléphone portable à l’école et au collège depuis 2018. Néanmoins, les élèves l’ont dans leur poche, leur trousse ou leur sac à dos et le consultent, en particulier sur les temps de pause, à la cantine ou en récréation. Au lycée, tout dépend du règlement intérieur de l’établissement.

Résultat : 58 % des élèves français interrogés – majoritairement en classe de seconde – déclarent avoir été distraits par l’utilisation d’appareils numériques en classe (65 % dans les pays membres de l’OCDE) et 53 % par le téléphone d’un autre élève (59 % dans l’OCDE). En Argentine et en Uruguay, cette proportion atteint 80 %. En Corée et au Japon, elle descend respectivement au-dessous de 32 % et de 18 %. L’instance va plus loin dans ces analyses : « La distraction apportée par le numérique n’est pas seulement importune, il semble aussi qu’elle ait un lien tangible avec l’apprentissage », lit-on dans le document.

L’organisation relance le débat

« L’utilisation d’appareils numériques dans les salles de classe est devenue une arme à double tranchant », poursuit l’organisation. D’un côté, « ces appareils peuvent élargir l’accès aux ressources d’apprentissage, offrir une certaine flexibilité » et faciliter l’inclusion scolaire. D’un autre côté, « la tentation de se disperser » peut avoir « une incidence sur la concentration et les résultats des élèves ». Pour Andreas Schleicher, cette place grandissante des écrans dans la vie des élèves joue même un rôle dans la baisse des performances scolaires globales repérée dans l’édition 2022 de PISA. Cette emprise se répercute aussi sur le bien-être des adolescents : 43 % des élèves français ont déclaré se sentir nerveux ou anxieux lorsque leur téléphone n’est pas à proximité.

Il vous reste 32.6% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Partager
Exit mobile version