samedi, avril 27
Le premier ministre, Gabriel Attal, lors de son discours de politique générale à l’Assemblée nationale, à Paris, le 30 janvier 2024.

Il y a eu les velléités de scission du groupe Renaissance au lendemain de l’adoption de la loi sur l’immigration. Il y a eu les indignations après les nominations de plusieurs anciens sarkozystes lors du remaniement du 11 janvier. Le discours de politique générale de Gabriel Attal allait-il enfin rassurer les tenants d’une aile gauche au sein de la majorité après plusieurs semaines de turbulences ? « Je n’étais pas inquiet, donc je n’avais pas besoin d’être rassuré », coupe court Sacha Houlié (Renaissance), le président de la commission des lois, dont le vote contre la loi « immigration », le 19 décembre 2023, avait été l’un des plus remarqués.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Gabriel Attal oriente sa politique vers les classes moyennes pour contrer le RN

Et, au dire de ce dernier – présenté comme l’un des derniers chefs de file de l’aile gauche pour avoir milité dans sa jeunesse au Parti socialiste –, le premier ministre a presque réalisé un sans-faute, en reprenant à son compte plusieurs propositions transmises par ceux qui partagent sa ligne. De citer pêle-mêle la solidarité à la source, qui doit permettre de lutter contre le non-recours aux aides sociales ; le retour des obligations de garde pour les médecins, symbole d’un renforcement du service public ; ou l’accent mis sur le mix énergétique associant nucléaire et renouvelable, qui n’est pourtant pas une nouveauté.

Une fois encore, les mesures censées équilibrer la majorité ont pesé bien peu à côté de celles empruntées à la droite, de la réforme du RSA aux nouveaux coups de vis sur l’assurance-chômage. L’un des points les plus emblématiques concerne la réforme de l’aide médicale de l’Etat (AME), dispositif qui permet aux sans-papiers de recevoir des soins, un temps considérée comme une ligne rouge à ne pas franchir par les députés Renaissance lors du vote de la loi « immigration ». Le premier ministre a confirmé qu’il tiendrait l’engagement pris par sa prédécesseure, Elisabeth Borne, avec Les Républicains (LR) de la réformer avant l’été, précisant que cela se ferait par voie réglementaire – c’est-à-dire sans vote au Parlement.

Clore une séquence éprouvante

Ces deux modalités ont le bénéfice d’offrir aux plus récalcitrants une porte de sortie afin de clore cette séquence éprouvante pour Renaissance. « Il n’y a aucun mal à reprendre le rapport Stefanini-Evin qui qualifie l’AME de “dispositif utile” et “globalement maîtrisé” », justifie ainsi la députée Renaissance des Yvelines Nadia Hai, qui avait pourtant exprimé sa vive opposition à la loi « immigration ». « Nous ne sommes pas fermés à cette réforme, notamment sur la question du panier de soins et des conditions d’accès, qui méritent d’être regardées », ajoute-t-elle.

Il vous reste 35% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Partager
Exit mobile version