vendredi, mai 10
Le président français, Emmanuel Macron, arrive pour visiter l’Ecole européenne de Strasbourg, le 26 avril 2024.

Le président français s’est dit prêt à « ouvrir le débat » d’une défense européenne qui comprendrait aussi l’arme nucléaire, dans un entretien avec des jeunes Européens publié samedi 27 avril par les journaux du groupe Ebra.

« Je suis pour ouvrir ce débat qui doit donc inclure la défense antimissile, les tirs d’armes de longue portée, l’arme nucléaire pour ceux qui l’ont ou qui disposent sur leur sol de l’arme nucléaire américaine. Mettons tout sur la table et regardons ce qui nous protège véritablement de manière crédible », a déclaré le chef de l’Etat, en ajoutant que la France garderait « sa spécificité mais est prête à contribuer davantage à la défense du sol européen ».

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Depuis le Brexit et la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne, la France est le seul de ses Etats membres à disposer de la dissuasion nucléaire.

Lors de son discours sur l’Europe jeudi à la Sorbonne, le président français avait plaidé pour une « Europe puissance », affirmant que « la dissuasion nucléaire est, en effet, au cœur de la stratégie de défense française. Elle est donc par essence un élément incontournable de la défense du continent européen ». Invitant ses partenaires européens à déduire de la stratégie dans un futur proche, « les capacités pertinentes : antimissiles, tirs dans la profondeur, comme toutes les capacités utiles ». A la Sorbonne, Emmanuel Macron avait ainsi plaidé pour la constitution d’une Europe de la défense « crédible » aux côtés de l’OTAN et face à la Russie, devenue beaucoup plus menaçante depuis son invasion de l’Ukraine en février 2022.

« Cela peut signifier déployer des boucliers antimissiles, mais il faut être sûr qu’ils bloquent tous les missiles et dissuadent de l’utilisation du nucléaire », a expliqué M. Macron dans son entretien publié samedi par les journaux de l’est de la France. Celui-ci avait été réalisé vendredi lors d’une visite à Strasbourg.

Débat sur une autonomie européenne en matière de défense

« Etre crédible, c’est avoir aussi des missiles de longue portée qui dissuaderaient les Russes. Et il y a l’arme nucléaire : la doctrine française est qu’on peut l’utiliser quand nos intérêts vitaux sont menacés. J’ai déjà dit qu’il y a une dimension européenne dans ces intérêts vitaux, sans les détailler car cette dissuasion concourait à la crédibilité de la défense européenne », a-t-il précisé.

La construction d’une Europe de la défense est depuis très longtemps un objectif de la France qui s’est souvent heurtée aux réticences de ses partenaires qui jugeaient plus sûr le parapluie de l’OTAN. Mais l’invasion de l’Ukraine et le possible retour à la Maison Blanche de Donald Trump relancent le débat sur une autonomie européenne en matière de défense.

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Le Monde avec AFP

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