jeudi, mai 9

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La phase des vœux sur Parcoursup s’achève. Les élèves de terminale ont encore quelques jours pour compléter leurs dossiers. D’année en année, l’appropriation des informations de la plate-forme s’améliore grâce à la publication des données publiques cumulées sur les années antérieures, mais cette normalisation informationnelle n’en fait que ressortir les écueils persistants de l’entrée dans l’enseignement supérieur en France. Les griefs principaux dans l’usage de la plate-forme ont deux sources différentes. L’un dans l’épineuse articulation des calendriers avec le baccalauréat et l’autre dans l’offre de formation affichée par les établissements.

A la veille d’un déclin démographique durable qui impactera l’architecture de l’enseignement public primaire, secondaire et supérieur, une clarification et une simplification de l’entrée et de l’offre dans le supérieur deviennent pressantes, car ces deux biais introduits par la réforme du baccalauréat en 2019 et la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU) de 2007 produisent des effets néfastes sur le fonctionnement du service public.

L’absence de cohérence entre le calendrier du baccalauréat et celui de Parcoursup empêche toujours la prise en compte des résultats aux épreuves nationales du baccalauréat, pourtant maintenues. Elle rend moins légitime l’institution, car la suspicion sur le contrôle continu sape comme un puits sans fond le travail des enseignants du secondaire et du supérieur.

Problème d’articulation entre deux ministères

La France est le seul pays développé à imposer à sa population une telle complexité. Dans un pays où l’ambition envers l’école, l’égalité et la justice est si fermement affirmée, il est étonnant de buter aussi durablement sur une contrainte née d’un problème d’articulation entre deux ministères. La volonté politique ne saurait se dérober à la nécessité d’une réforme qui ne relève pas de la compétence des établissements pris au piège de cette malfaçon.

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Le deuxième biais prend sa source dans une évolution plus diffuse. Le paysage du supérieur a considérablement évolué sous l’effet de la [loi] LRU. Les choix du public aussi. Dernièrement, la réforme du baccalauréat de 2019 a détourné une part du public de formations scientifiques de qualité aux larges débouchés et à l’utilité sociale certaine. Cet écueil est désormais documenté.

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