dimanche, mai 5

« Longtemps déconsidéré au profit de la peinture, le dessin revient en force dans l’apprentissage des beaux-arts ainsi que dans les musées et les galeries », souligne Frédéric Pajak. L’auteur, dessinateur et fondateur de la maison d’édition Les Cahiers dessinés, Arlésien depuis six ans, a lancé dans sa ville d’adoption un festival unique en France, dont la ­deuxième édition s’ouvre le 20 avril. Outre de grands noms, comme Jean Dubuffet, Alberto Giacometti, Oskar Kokoschka, Félix Vallotton ou Joseph Beuys, le commissaire d’exposition est parti à la recherche d’artistes émergents, principalement des femmes, dont il a visité l’atelier. « La rencontre avec l’artiste est toujours un moment émouvant, surtout quand on lui annonce qu’on va l’exposer », commente-t-il.

Les dessins à la pierre noire de Sophie Baduel, les formats monumentaux de Clara Marciano et les gravures singulières de Lucile Piketty rejoignent ainsi les premiers croquis de René Goscinny, des œuvres méconnues de Georges Wolinski ou les étonnants paysages forestiers de Jean-Luc Favéro, conçus au brou de noix sur le papier de vieux registres comptables. Comme pendant les Rencontres de la photographie qui ont lieu tout l’été, on déambule dans le cœur historique de la ville… sans être écrasé de chaleur. « La très belle chapelle du Museon Arlaten, toute blanche, très muséale, a été réservée à l’œuvre de Tomi Ungerer. On y montre ses dessins politiques et sarcastiques », explique Frédéric Pajak.

L’église des Trinitaires, elle, accueillera une installation de Stéphane Calais, artiste présent dans les collections du Centre Pompidou. Grâce au soutien de la Bibliothèque nationale de France, le festival dévoile d’étonnantes eaux-fortes de Charles Meryon et Adolphe Martial Potémont qui documentent le Paris du XIXe siècle. Arles est une ville idéale à fréquenter en dehors de la foule, en pénétrant dans ses hôtels particuliers Renaissance ou en poussant la porte d’anciens édifices religieux qui s’ouvrent au dessin sous toutes ses formes.

Festival du dessin, à Arles, du 20 avril au 19 mai.

Une librairie poétique

« L’Archa des Carmes est l’une des plus petites librairies de la ville. Elle se consacre essentiellement à la poésie. Ce genre rassemble de très nombreux petits éditeurs : face à une telle diversité, on se dit que la poésie n’est pas morte ! La librairie vend aussi quelques livres fondamentaux comme le Journal de Kafka. Enfin, elle organise souvent des rencontres. Le lieu est très joli avec ses murs de pierre ancienne. »

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