samedi, avril 27
La joie de la Scuderia Ferrari après la victoire de Carlos Sainz (au centre, à gauche) devant son coéquipier driver Charles Leclerc (à sa droite) à Melbourne, le 24 mars 2024.

Carlos Sainz commence à se spécialiser dans l’interruption des séries. Surtout celles de victoires de Max Verstappen. Six mois après avoir mis fin, en septembre 2023, aux dix Grands prix remportés d’affilée par l’ogre néerlandais, le pilote espagnol Ferrari a récidivé, dimanche 24 mars. Vainqueur du Grand Prix de Melbourne (Australie) devant son coéquipier de la Scuderia, Charles Leclerc, il a interrompu à neufs les succès de rang du maître incontesté des circuits – qui avait remporté les deux premières courses de la saison, et les sept dernières de la précédente.

L’hégémonie Verstappen a donc pris fin à Melbourne – au moins pour un week-end. Le tracé de l’Albert Park, en plein cœur de Melbourne, n’a pas réussi à « Mad Max » : pour la première fois depuis avril 2022 (déjà en Australie), le pilote Red Bull, leader du championnat du monde, a été contraint d’abandonner, en raison d’un rare problème de fiabilité sur son bolide.

Après s’être facilement imposé lors des deux premiers Grand Prix de la saison, à Bahreïn et en Arabie saoudite, le Néerlandais avait signé sa 35e pole position en Formule 1 samedi. Et aspirait logiquement à égaler son record de dix succès consécutifs, établi la saison dernière en effaçant des tablettes celui de l’Allemand Sebastian Vettel (neuf victoires de rang en 2013). Mais s’il a bien réussi à faire la course en tête lors du premier tour, après l’extinction des feux, le triple champion du monde s’est fait doubler par Carlos Sainz dès le deuxième, avant de signaler à son équipe quelques instants plus tard que « de la fumée bleue » se dégageait de sa monoplace.

« Dès que les feux se sont éteints, le frein droit s’est bloqué, si bien que la voiture était difficile à piloter dès le départ », a exposé le pilote néerlandais après la course, lui qui voit une autre série s’interrompre : celle de ses 43 courses d’affilée sans abandon. Il conserve la tête du championnat du monde, mais voit Charles Leclerc, nouveau deuxième, revenir sur ses talons. Après trois courses, le pilote monégasque ne compte plus que quatre unités de retard sur le leader (51 points contre 47).

Carlos Sainz vainqueur deux semaines après une opération

« C’était une très bonne course, physiquement ce n’était pas le plus facile mais j’étais en grande partie seul donc j’ai pu gérer le rythme, gérer les pneus », a savouré Carlos Sainz après sa victoire. Le pilote espagnol, de retour dans les baquets deux semaines après une opération de l’appendicite, n’a pas tremblé, et s’est adjugé la troisième victoire de sa carrière. Et le premier doublé pour Ferrari depuis le Grand Prix de Bahrein, en 2022 – le Britannique Lando Norris (McLaren) complète le podium. « Cela fait du bien, surtout pour l’équipe », a salué Charles Leclerc. L’an prochain, la Scuderia sera remaniée, avec l’arrivée du septuple champion du monde Lewis Hamilton, à la place de Sainz.

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Pour Red Bull, le week-end australien n’a guère souri à la firme autrichienne. Toujours empêtrée dans une crise de gouvernance liée à son patron, Christian Horner, récemment blanchi par la firme d’un « comportement inapproprié », l’écurie championne du monde a vu, outre l’abandon de Verstappen, son second pilote à la peine dimanche. Anonyme cinquième, le Mexicain Sergio Perez, vice-champion du monde en titre, n’a jamais été en mesure de rivaliser avec les hommes de tête.

« Nous n’avions pas le bon équilibre sur la voiture, a constaté le pilote après la course. C’était un peu en mode survie avec la dégradation [des pneus] que nous avions, et nous n’étions pas à la hauteur de Ferrari ou de McLaren ». Un week-end à oublier pour Red Bull, comme pour d’autres écuries, à commencer par les Français d’Alpine, dont les deux pilotes Pierre Gasly et Esteban Ocon ont échoué hors du top 10. Mais un changement salutaire dans la monotonie des week-ends de Grand Prix, qui se résumaient depuis plus d’un an à un cavalier seul de Max Verstappen.

Le Monde avec AFP

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