jeudi, mai 9

Le Palais Mawal, qui décrit l’état d’une bourgeoisie libanaise chrétienne déclassée et menacée dans un Liban chaotique, à la merci des décisions du Hezbollah, renvoie de manière saisissante à l’actualité. « Le Liban en tant que pays n’a plus voix au chapitre de ce qui lui arrive, explique l’autrice. Le rapport de force entre Israël et l’Iran donne un pouvoir décuplé au Hezbollah. »

Ses compagnonnages disent la liberté de pensée de l’essayiste et romancière libanaise Dominique Eddé, dont une partie de la vie s’est déroulée à Paris, notamment aux éditions du Seuil : proche de Genet, avec lequel elle a rompu – « j’étais trop blanche pour lui, il était trop intelligent pour moi » – mais aussi de Cioran – sur lequel elle publiera un jour, ayant découvert après sa mort son antisémitisme de jeunesse –, de Jankélévitch, de Fellini, de Koudelka, mais bien plus encore d’Edward Saïd, auquel elle a aussi consacré un livre.

Croire en l’amour

Fille d’un architecte libanais maronite et d’une mère originaire d’Alexandrie, elle est née à Beyrouth en 1953 et s’y est réinstallée depuis 2016. Le Palais Mawal, son nouveau roman, peint, tout en portraits sensibles et quasi à huis clos, le temps de gloire d’une bourgeoisie chrétienne qui n’a plus ni pouvoir ni argent et survit en apprenant à perdre, communauté la plus menacée aujourd’hui au Liban et dont Dominique Eddé est issue.

Celle qui enseigna aux Palestiniens dans les camps de Sabra et Chatila, dont les massacres ont été perpé […] Lire la suite

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