jeudi, mai 9

La Crimée sous occupation russe n’échappe pas à l’école militarisée.
Dans un établissement de Sébastopol, les enfants se forment dès sept ans à devenir les futurs combattants du front.
Une équipe de TF1 a pu en rencontrer certains, instrumentalisés dès leur plus jeune âge.

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Plus de deux ans de guerre en Ukraine

À Sébastopol, ville de la péninsule de Crimée annexée par Moscou depuis 2014, il est impossible de faire un kilomètre sans être face à une promotion massive de l’identité russe. Cela passe par l’instrumentalisation des plus jeunes dans des écoles militarisées. « Ils apprennent à marcher au pas, mais aussi à être apte à gérer toutes les situations d’urgence, ils ont aussi une formation militaire et une formation sur l’histoire militaire de la Russie », explique dans le reportage en tête de cet article Serguei Beloklokov, superviseur de l’enseignement patriotique dans un établissement qui forme des enfants de 7 à 17 ans à devenir les futurs combattants du front.

 

Depuis 2015, l’école a été transformée par le Kremlin et les cours de patriotisme ont été réintroduits. Avec leurs écussons à l’image du drapeau russe, les élèves sont instrumentalisés dès leur plus jeune âge pour que les générations qui grandissent pensent que la Crimée est russe. 

« Des cours de tirs sur cible »

« Nous avons des anciens élèves qui sont partis combattre pour l’opération spéciale. Nous sommes fiers d’eux. Ils protègent leur patrie », se félicite Ludmyla, directrice de l’école militaire en Crimée. « Nous avons besoin d’en apprendre davantage sur le sujet de l’entraînement », considère pour sa part Daniel, 17 ans, étudiant en école militaire. Le jeune homme quittera l’école dans à peine quelques mois pour entamer sa carrière. 

« On a plusieurs choix de cours : on apprend le secourisme en mer et en montagne, mais on a aussi des cours d’art de combat avec l’apprentissage de l’assemblage des armes automatiques comme la Kalachnikov et des cours de tirs sur cible », poursuit celui que notre équipe a dû arrêter de filmer en train de manier sa kalachnikov, à la demande de l’école, alors que cette pratique fait partie intégrante de son apprentissage.

« Avec la Russie c’est beaucoup mieux »

Ce projet est soigneusement ficelé par le chef de la Crimée, Sergei Aksionov, proche de Vladimir Poutine, que LCI a interrogé pour qu’il précise son regard sur l’attitude occidentale envers la Crimée. « Bien sûr que la Crimée est russe ! On a le droit de faire ce qu’on veut. Chaque peuple a le droit de choisir. L’Occident fait de la politique de double standard et donc l’Occident, on s’en fout », explique-t-il. 

À titre de repère, plus de 23 milliards d’euros ont été investis au total en Crimée depuis son annexion. « Avec la Russie, c’est devenu beaucoup mieux. Avec l’Ukraine, la Crimée était tombée dans l’oubli, maintenant le territoire s’embellit de jour en jour », estime Katia, une habitante de Crimée. « La Crimée est russe. Mes ancêtres ont toujours été ici. L’Union Soviétique a pris le relais de la Russie des Tsars et la Russie a pris le relais de l’Union Soviétique. C’est comme ça », abonde Yuri.

Si Volodymyr Zelensky a pourtant affiché clairement son but, à savoir se baigner en Crimée d’ici la fin de la guerre, pour les Russes de la péninsule, ce rêve ne doit jamais devenir réalité.


La rédaction de TF1info | Reportage : Margot Haddad

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