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Dick Annegarn dans la série documentaire « Tôt ou Tard, la belle histoire » (2024), réalisée par Benoit Toulemonde et Didier Varrod.

YOUTUBE – À LA DEMANDE – SÉRIE

Fondée en 1996 comme une structure globalement consacrée à la chanson au sein de la major du disque Warner Music, la compagnie phonographique Tôt ou Tard, devenue indépendante au milieu des années 2000, avait prévu de fêter ses vingt-cinq ans d’existence en 2021, par un film et une compilation. Si le disque, qui regroupe des reprises inédites de chansons d’artistes du catalogue par d’autres de la maison, a été publié début novembre 2021, le film a été finalisé plus tard.

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« On a tourné en sortie de la crise sanitaire du Covid-19. Il a fallu rassembler des équipes, ça a pris du temps, le montage aussi… », nous a expliqué Vincent Frèrebeau, fondateur et « patron » de Tôt ou Tard. Voici donc, en décalage avec son envie d’anniversaire, Tôt ou Tard, la belle histoire, de Benoit Toulemonde et Didier Varrod, découpé en trois épisodes d’une trentaine de minutes chacun, et diffusé sur le compte YouTube de la maison de disques. Parmi les intervenantes et intervenants : Yael Naim, Clou, Dick Annegarn, Vincent Delerm, Vianney, Mathieu Boogaerts, le duo Cats on Trees, le groupe Shaka Ponk, Thomas Fersen…

Enthousiasme intact

Pour des entretiens avec Vincent Frèrebeau, on est dans les bureaux parisiens de Tôt ou Tard. Didier Varrod, journaliste et directeur musical des antennes de Radio France, le questionne, non pas en un habituel face-à-face – comme il le fait lors d’autres d’échanges avec des artistes du label –, mais là, chacun est sur une chaise en dos-à-dos. Effet visuel original pour ces conversations avec, par moments, des gros plans sur Frèrebeau, dont le regard pétillant est le signe d’un enthousiasme intact, même après des années et des années d’activité, à parler de musique, de la « famille » Tôt ou Tard. Il y a là comme l’idée d’une maison commune.

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Pour les séquences avec les artistes, les sous-sols de la compagnie phonographique servent de décor. Avec le même choix que pour l’album de reprises de chansons des autres. La caméra se déplace lentement en travelling avant ou arrière, panoramique, prend le temps de s’arrêter sur les mains des instrumentistes ou un regard. Tout le contraire de l’hystérie de successions de plans de quelques secondes dans la plupart des émissions musicales. Un respect pour la musique et ses interprètes.

Si les trois films peuvent être regardés indépendamment les uns des autres, se dessine toutefois une manière de chronologie. Les débuts, avec Dick Annegarn, l’un des premiers à rejoindre la maison, en 1997, toujours fidèle, Jacques Higelin (1940-2018), qui sera à l’origine du nom du label, les approches vers d’autres musiques que la chanson, à laquelle Tôt ou Tard est souvent ramené (pop, rap, rock…), les moments de doutes et les succès de Vincent Delerm, de Yael Naim ou de Vianney qui tombent au bon moment, quand les finances sont au plus bas.

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Et puis il y a l’émotion du souvenir de la chanteuse Lhasa (1972-2010), dans la voix de Vincent Frèrebeau. Et celle des images et des chants de Yael Naim, de Camélia Jordana et de Nolwenn Leroy interprétant Quand on n’a que l’amour, de Jacques Brel, le 27 novembre 2015, lors de l’hommage national aux victimes des attentats terroristes à Paris et à Saint-Denis.

« Tôt ou Tard, la belle histoire », série documentaire réalisée par Benoit Toulemonde et Didier Varrod (Fr., 2024, 3 × 32-36 min). Sur la chaîne YouTube du label Tôt ou Tard.

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