vendredi, mai 17
Gustavo Dudamel à l’Opéra Garnier, à Paris, le 15 avril 2021.

Le 25 mai 2023, Gustavo Dudamel quittait son poste de directeur musical de l’Opéra de Paris, deux ans seulement après le début d’un mandat qui courait jusqu’en 2027. Un coup dur pour l’institution lyrique parisienne, qui avait fait de son chef de renommée internationale la figure de proue d’une politique culturelle ouverte sur le monde.

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De multiples interrogations subsistent face à une décision dont la soudaineté a surpris. C’est pourquoi le maestro vénézuélien, âgé de 43 ans, qui sera à la Philharmonie de Paris, les 30 et 31 mai, avec son Orchestre philharmonique de Los Angeles, a souhaité mettre les choses au point en revenant sur les circonstances qui l’ont amené à prendre ce parti difficile.

Une formule sibylline accompagnait le communiqué de presse annonçant votre démission. Il y était fait mention de « raisons personnelles ». Que vouliez-vous dire ?

J’étais arrivé à un point où je n’avais pas le temps matériel de digérer tout ce qui se passait au niveau professionnel et dans ma vie personnelle. Je n’étais pas heureux, et je crois, au fond, que c’est la raison essentielle qui explique la décision que j’ai prise. La pandémie a changé les choses pour moi aussi, attisé l’envie de faire moins de choses, mais de manière plus intense. A la toute fin des fins, qu’est-ce qui vous reste ? La famille.

Pourquoi parler maintenant ?

Je pensais avoir été transparent en invoquant mon désir d’être plus présent auprès de ma famille. Mais ma décision a provoqué beaucoup de spéculations, certains évoquant de mystérieuses raisons cachées. On est parfois amené, dans la vie, à assumer seul des décisions qui ont des répercussions sur un nombre important de personnes. Je comprends que cela soit difficile à accepter, mais je ne veux pas que l’on pense qu’il s’agit d’un simple coup de tête et que j’ai pris ce parti de gaieté de cœur.

Quelle place l’annulation de la tournée d’orchestre programmée fin avril 2023 – après un désaccord entre la direction et les musiciens sur la question de la rémunération des temps de trajet – tient-elle dans votre décision ?

Si je vous disais que ça n’a eu aucun impact, je mentirais. Oui, c’est peut-être la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. J’avais de grandes ambitions pour l’Orchestre de l’Opéra. Mes amis du Barbican Centre, à Londres, ou du Carnegie Hall, à New York, qui ont eu la générosité de nous offrir des débuts prestigieux, ont été déçus. Nous avions aussi reçu une invitation de l’Orchestre philharmonique de Los Angeles pour une résidence de dix jours, afin de célébrer notre relation entre villes olympiques.

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