dimanche, mai 5
Le pape François célèbre la messe chrismale dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, le jeudi 28 mars 2024.

Le texte était en préparation depuis cinq ans. Il s’agissait pour le Vatican de mettre à jour le magistère – l’enseignement – de l’Eglise catholique, afin qu’il tienne compte des évolutions de la société et des questions de morale qui se posent aux fidèles. Lundi 8 avril, Rome a publié le très attendu Dignitas infinita (« une infinie dignité »), un document « sur la dignité humaine » dans lequel le Saint-Siège actualise sa position sur des sujets tels que l’avortement, l’euthanasie, la gestation pour autrui (GPA), l’intégration des personnes LGBTQ, mais aussi la guerre, la situation des migrants ou encore les violences faites aux femmes. Il répond à une requête du pape François qui, précise l’introduction du texte, « a explicitement demandé que l’attention soit portée sur les graves violations de la dignité humaine de notre époque ».

Approuvé par le pontife, le texte a été rédigé par le dicastère (le département de la curie romaine) chargé de veiller au respect de la doctrine dans l’Eglise, qui est dirigé par le cardinal argentin Victor Manuel Fernandez, réputé proche de François. Il intervient quatre mois à peine après la publication par le même prélat de Fiducia supplicans (« confiance suppliante »), un document dans lequel le Vatican autorisait la bénédiction – soit le fait d’appeler sur des personnes la bienveillance de Dieu – pour les couples homosexuels.

Totalement imprévu, et publié sans la moindre explication de la part des autorités romaines, le texte avait suscité l’incompréhension parmi les catholiques partout dans le monde. Certains, comme les clergés de plusieurs pays d’Afrique, ont même refusé ouvertement de l’appliquer. Cette situation avait nourri un peu plus les divisions au sein du catholicisme entre fidèles et épiscopats progressistes et conservateurs.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés La bénédiction des couples homosexuels sème la confusion chez les catholiques français

Cette fois, le cardinal Fernandez et le pape avec lui semblent avoir appris de leurs erreurs. Dignitas infinita a été longuement présenté et analysé par le prélat lui-même lors d’une rare conférence de presse où le cardinal a même répondu aux questions des journalistes.

L’euthanasie toujours condamnée

La quatrième partie fait la liste des « violations graves de la dignité humaine ». Sans détour, le Vatican y prend ainsi « position contre la pratique des mères porteuses, par laquelle l’enfant, immensément digne, devient un simple objet ». La gestation pour autrui, interdite dans plusieurs pays d’Europe, dont la France, mais autorisée, par exemple, au Danemark, aux Pays-Bas et dans certains Etats américains, est ainsi décrite, comme étant en « contradiction totale avec la dignité fondamentale de tout être humain ».

Il vous reste 62.15% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Partager
Exit mobile version