mardi, mai 7
Jacob (Sammy Fourlas), Hana (Ally Maki) et Cass (Gabrielle Dennis) dans la série « The Big Door Prize », créée par David West Read.

APPLE TV+ – À LA DEMANDE – SÉRIE

Que se passe-t-il lorsque les habitants d’une petite ville américaine se voient offrir la possibilité, grâce à l’apparition dans le drugstore local d’une mystérieuse machine nommée « Morpho », de découvrir leur « vrai potentiel » ? Adaptée du roman éponyme de M. O. Walsh par un scénariste de la sitcom Bienvenue à Schitt’s Creek (2015-2020), The Big Door Prize explorait dans sa première saison les conséquences de l’irruption dans le quotidien des habitants de Deerfield de prophéties aussi cryptiques que potentiellement traumatisantes pour celui qui la reçoit – « siffleur », « père », « superstar », « fantôme », « tête couronnée »…

Cette deuxième saison ajoute un niveau de complexité en proposant à chaque consultant d’interroger une deuxième fois Morpho et de passer à l’étape suivante : la machine diffuse alors quelques images façon jeu vidéo, qui mettent en scène la personne dans une situation qu’elle devra elle-même interpréter à l’aune de son passé et de ce qu’elle souhaite pour l’avenir.

La pagaille semée dans la ville par cette machine au dessein autonome et dont on ne connaît toujours pas l’origine reste ce qu’il y a de plus attrayant dans cette série aux ambitions élevées mais à l’écriture très sage. La principale qualité de The Big Door Prize étant de filmer cette crise existentielle collective et ses conséquences – démissions, coups de foudre, coups de tête et virages existentiels en série – avec une distance amusée.

Positive attitude

Cette deuxième saison a toutefois du mal à se dépêtrer d’un pitch qui pousse les scénaristes dans leurs retranchements : à chaque personnage correspondent une trajectoire, une révélation de la part de Morpho et, potentiellement, une résolution, qu’il faut inventer sans donner l’impression qu’elle est la même pour tout le monde.

Cette résolution est matérialisée dans la série par d’énigmatiques points bleus qui marquent le corps de ceux qui sont allés consulter la machine. Hana, la barmaid solitaire et rugueuse, en porte depuis toujours. Le patron du drugstore où est installée Morpho vient, quant à lui, de voir les siens disparaître, à la faveur d’un épisode dans lequel il trouvera consolation d’un amour déçu.

La série ne parvient pas toujours à trouver une voie de sortie aussi émouvante à ses personnages, et se réfugie parfois dans un banal exercice de lâcher-prise. Cette thérapie collective en forme de positive attitude reste pourtant nimbée d’émotions délicates et d’un irrésistible humour, qui fera mouche auprès de tous ceux qui, un jour, se sont réveillés en se demandant s’ils ne marchaient pas totalement à côté de leurs pompes.

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