mercredi, mai 8

Le navire-ambulance de SOS Méditerranée a secouru jeudi soir 135 nouveaux migrants à bord d’une « embarcation surchargée », a annoncé vendredi l’ONG, au lendemain de l’annonce de la disparition en mer d’une soixantaine de personnes qui tentaient la traversée de la Méditerranée.

« Hier (jeudi) soir, l’Ocean Viking a porté secours à 135 personnes à bord d’une embarcation surchargée à double pont, dont une femme enceinte et huit enfants, dans la zone de recherche et de sauvetage maltaise, » a annoncé l’ONG basée à Marseille.

Au total depuis mercredi, l’Ocean Viking a recueilli 361 migrants en mer lors de quatre sauvetages distincts. Deux personnes inconscientes avaient été évacuées d’urgence par hélicoptère par les garde-côtes italiens mercredi, dont « une est malheureusement décédée à l’hôpital », a ajouté l’ONG.

Ce sont donc 359 rescapés qui se trouvent à bord du navire de SOS Méditerranée, qui fait actuellement route vers le port d’Ancône, sur la côte adriatique italienne, à près de 1.500 kilomètres des lieux des sauvetages, désigné « lieu sûr de débarquement » par les autorité italiennes.

« Un temps de navigation aussi long ne devrait pas être imposé aux personnes secourues en mer », a une nouvelle fois protesté vendredi l’ONG.

L’Italie, en première ligne face aux traversées de migrants cherchant à rejoindre l’Europe, désigne très souvent des ports de débarquement très éloignés des lieux de sauvetage, allongeant les délais de navigation, dénoncent les ONG.

« Il y a beaucoup de traversées et on entrave les navires de secours. Il n’y a plus aucun moyen étatique de secours en mer Méditerranée. Et la conséquence directe de cette situation, ce sont des milliers de morts chaque année, des morts évitables », a déploré jeudi soir auprès de l’AFP la directrice générale de SOS Méditerranée Sophie Beau.

Selon les témoignages de personnes récupérées lors du premier sauvetage mené par les équipes de l’Ocean Viking, « au moins 60 personnes » à bord de leur embarcation, partie de Zawiya en Libye, étaient disparues en mer depuis leur départ des côtes libyennes.

L’embarcation serait partie de Zawiya le 8 mars et le moteur serait tombé en panne au bout de trois jours, laissant les migrants à la dérive, sans eau, ni nourriture pendant des jours, selon les témoignages recueillis par SOS Méditerranée.

so/iw/rhl

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