lundi, mai 20
Projet pour le pavillon français de la Biennale d’architecture de Venise 2025.

Le président de la Biennale d’architecture de Venise, Pietrangelo Buttafuoco, a pris la parole, mardi 7 mai, en ouverture de la conférence de presse organisée pour présenter le programme de la 19e Biennale d’architecture, prévue de mai à novembre 2025. Il avait été nommé en novembre 2023 par le gouvernement d’extrême droite de Giorgia Meloni dans le cadre d’une politique de reprise en main idéologique des institutions culturelles. Dans un discours constellé de mots latins, de références à Héraclite et à Umberto Eco, aux « structures rhizomatiques » et au « souverain pontife », cet intellectuel issu de la mouvance néofasciste, converti par ailleurs à l’islam depuis quelques années, a tressé des lauriers au nouveau commissaire de la Biennale, Carlo Ratti, lui prêtant la vista d’un oracle et la puissance de « dix mille hommes », requalifiant au passage Venise en « Hydropolis ».

Lire aussi (2023) | Article réservé à nos abonnés Qui est vraiment… Pietrangelo Buttafuoco, le nouveau directeur de la Biennale de Venise

Le propos de Carlo Ratti, qui a pris le micro après lui, paraissait limpide en comparaison. Directeur du Senseable City Lab au Massachusetts Institute of Technology, aux Etats-Unis, et fondateur de l’agence d’architecture et d’innovation Carlo Ratti Associati, cet architecte italien s’est vu confier, en décembre 2023, le commissariat de cette manifestation monstre, qui constitue, tous les deux ans, le rendez-vous le plus important du monde de l’architecture, par son ancien président, Roberto Cicutto, alors qu’il arrivait à la fin de son mandat. Pietrangelo Buttafuoco venait d’être nommé, mais n’avait pas encore pris ses fonctions. Il a validé le choix.

« Intelligens », le thème choisi pour la 19e Biennale d’architecture, est un mot latin qui se passe de traduction, selon son commissaire. L’intelligence, telle qu’il l’envisage, est cette ressource qui doit permettre de répondre aux « défis » posés par le réchauffement climatique, dont il a insisté sur l’accélération inquiétante et les réponses radicalement nouvelles qu’il exige désormais.

Climat de « liberté incroyable »

Structurée autour de trois grands axes que sont l’intelligence naturelle, l’intelligence artificielle et l’intelligence collective, l’exposition placera l’architecture au centre, mais toujours en relation avec d’autres disciplines, comme l’ingénierie, la science ou l’art, qui doivent lui permettre de « fournir le nouveau répertoire dont nous avons besoin ». Le pavillon central des Giardini étant fermé pour restauration, la Biennale devrait se développer partiellement dans la ville, une contrainte dont Carlo Ratti voudrait faire une opportunité. Ce sera, espère-t-il, l’occasion de se confronter très concrètement aux menaces qui pèsent sur cette ville unique, joyau d’intelligence collective dont le réchauffement climatique accentue chaque jour la fragilité extrême, et d’y apporter des solutions concrètes et, pourquoi pas, pérennes.

Il vous reste 41.51% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Partager
Exit mobile version