lundi, mai 6
Charlotte Brändström au festival Séries Mania, à Lille, le 15 mars 2024.

Même si vous n’avez pas repéré son nom au générique, vous avez toutes les chances d’avoir déjà vu le travail de Charlotte Brändström, réalisatrice. Et ce quels que soient vos goûts : Julie Lescaut ou Les Anneaux de pouvoir, Grey’s Anatomy ou Shogun, la comédie romantique ou l’horreur, la Franco-Suédoise s’est essayée à tous les genres, à tous les formats, entre Stockholm et Hollywood, en passant par Londres, Paris et Oslo.

A Lille, elle est passée de l’autre côté de l’écran. Avec les autres membres du jury de la compétition internationale de Séries Mania, elle regarde les épisodes candidats au palmarès de cette édition, qui se tient jusqu’au 22 mars. « En ce moment, je vais plutôt au cinéma, observe-t-elle. Je regarde des séries quand je tourne, le soir après le travail. »

Tourner, c’est le mode par défaut de Charlotte Brändström. Depuis qu’elle est partie pour la Californie, au début des années 1980, pour y étudier l’anthropologie, puis le cinéma à l’American Film Institute, elle a constitué un catalogue d’expériences qu’elle n’a de cesse de compléter.

« Batailles à cheval » et « éruption de volcan »

Pour la première saison des Anneaux de pouvoir (2022), Prime Video lui a confié deux des épisodes les plus spectaculaires : « J’avais toutes les batailles à cheval, l’éruption du volcan, puis la Terre du milieu couverte de cendres. Je n’ai jamais autant travaillé, je n’ai jamais été aussi libre de le faire. Nous avons réfléchi sur le story-board, puis sur des modélisations en 3D pour imaginer le look, parce que, quand on filme des acteurs sur fond bleu, il faut beaucoup d’imagination. »

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On est très loin de la première incursion de la réalisatrice sur le plateau d’une série américaine, en 2016 : « Sur Grey’s Anatomy, j’ai juste dirigé la circulation. J’ai même fini en avance tous les jours, parce qu’il suffisait de faire un plan large, des gros plans. Les acteurs savaient ce qu’il fallait faire et l’histoire était là. Mais c’était une série dont j’avais entendu parler depuis longtemps, ça m’amusait de voir comment c’était fabriqué, comment on tournait une opération chirurgicale, comment on préparait les organes. »

Charlotte Brändström est revenue aux Etats-Unis grâce au succès international de la minisérie française Disparue (2015), dont elle avait dirigé tous les épisodes. C’était l’aboutissement d’un parcours entamé au cinéma en 1989, avec trois longs-métrages, l’un en France, les deux autres, des comédies romantiques, aux Etats-Unis. Lorsque TF1 lui a proposé de tourner un téléfilm dans le monde hippique, elle a accepté. Elle avait découvert le jeune premier d’Ils n’ont pas 20 ans (1994), Guillaume Canet, au théâtre. « Je n’avais pas analysé la situation en me disant que si je partais à la télévision, ce serait difficile de revenir au cinéma. Ça a été le cas. Mais j’adorais les chevaux, on me proposait un joli film dans le monde des courses. Je venais d’avoir un enfant et j’avais besoin de travailler. »

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