samedi, avril 27
Deux migrants sur le navire de sauvetage « Geo Barents », opéré par Médecins sans frontières, le 30 septembre 2023.

Les ONG impliquées dans les activités de sauvetage en Méditerranée ont demandé jeudi 22 février aux autorités italiennes de « cesser immédiatement d’entraver les activités de recherche et de sauvetage », ces « obstructions » décidées par Rome générant selon elles, une « augmentation du nombre de morts ».

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En première ligne face aux traversées d’embarcations de migrants cherchant à rejoindre l’Europe, l’Italie a adopté, début 2023, un décret qui entrave en partie les activités des navires humanitaires. Depuis un an, ces derniers doivent notamment transporter les personnes secourues vers un port désigné dès la première opération, ce qui empêche les ONG de multiplier les opérations de sauvetage.

Les ports de débarquement assignés, eux, sont souvent très lointains, dans le nord de l’Italie. Ces conditions ont généré une « augmentation du nombre de morts en Méditerranée centrale », ont écrit ces organisations, dont SOS Méditerranée, Médecins sans frontières (MSF) ou encore Sea-Watch, dans une déclaration commune.

« Laisser des personnes en danger de mort » ou « risquer la confiscation de nos navires »

« Dans de nombreux cas, nous devons choisir entre nous conformer à la réglementation italienne tout en sachant que nous risquons de laisser derrière nous des personnes en danger de mort, ou remplir notre devoir légal de sauvetage et risquer par la suite des amendes, la rétention et l’éventuelle confiscation de nos navires », ont déploré les signataires.

Depuis février 2023, l’Italie a décidé à seize reprises de retenir un navire accusé d’avoir contrevenu à la nouvelle réglementation, selon les ONG, qui ont estimé ces rétentions cumulées à « plus de 300 jours » de navigation. « Cela représente des centaines de jours passés loin de la zone de recherche et de sauvetage durant lesquels la vie des personnes est en danger », ont insisté les organisations.

En 2023, 3 129 migrants sont morts ou ont été portés disparus après s’être engagés dans la traversée de la Méditerranée, selon l’Organisation internationale pour les migrations, qui en décompte 185 depuis début 2024.

Le Monde avec AFP

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