samedi, avril 27
Sur un marché, à Toulouse, en mai 2022.

Les premières fraises du Lot-et-Garonne et du Périgord ne se ramènent pas. Elles font encore pâle figure. Le soleil, il est vrai, a tardé à darder ses rayons dans la région. Les premières gariguettes devraient arriver en même temps que le printemps. Pas de quoi inquiéter les agriculteurs. Une dizaine de jours de retard ne les met pas en pétard.

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Il y a un an, au même moment, ils craignaient l’impact de l’inflation sur les emplettes de gariguettes. Finalement, 2023 s’est plutôt bien déroulée. Selon les données du ministère de l’agriculture, la récolte de fraises tricolores a atteint 73 800 tonnes. En recul de 5 % comparé à 2022, mais en légère augmentation de 1 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Mieux. Le prix, déjà très soutenu, s’est encore un peu apprécié. « En 2023, on a réussi à faire progresser la valeur de près de 10 % par rapport à la moyenne des deux à trois dernières années », affirme Gilles Bertrandias, dirigeant de la coopérative Rougeline, qui évoque un prix au départ de la station de conditionnement à 7 euros le kilo pour la gariguette et à 4 euros le kilo pour la ronde.

La pression des importations espagnoles a moins écrasé le prix de la fraise française. En cause : la canicule, qui a réduit les récoltes ibériques. Résultat, entre janvier et juillet 2023, le volume des fraises cultivées hors des frontières et commercialisées en France était en baisse de 22 %, à 45 000 tonnes.

« Rapport de force défavorable »

Dans ce contexte de valorisation favorable, où les fraisiculteurs jouent la gamme des variétés, de la gariguette à la mara des bois en passant par la ciflorette ou la charlotte, pour conquérir les palais des Français, quelle est la place laissée aux signes de qualité ? Fraise, la belle rouge. En effet, le label à la couleur accordée à celle du fruit est apparu il y a quinze ans dans le Lot-et-Garonne. « Le volume de fraises Label rouge est passé de 590 tonnes, en 2021, à 447 tonnes, en 2023 », souligne Félix Pizon, chargé de mission de l’Assocation des fruits et légumes du Lot-et-Garonne. Il explique que même si le producteur touche 1 euro de plus par kilo de fraises sélectionnées pour leur beauté et leur sucrosité, leur cueillette est plus compliquée.

Un effort demandé pour s’arroger le haut du panier. Mais est-il vraiment récompensé ? La fraise du Périgord, qui a décroché son Indication géographique protégée (IGP), il y a une vingtaine d’années, n’en est plus persuadée. « Sur un potentiel de près de 1 000 tonnes, seules quelques centaines de tonnes sont vendues sous IGP du Périgord. La grande distribution préfère mettre en avant ses propres cahiers des charges. Le rapport de force nous est défavorable », constate Roland Cabrillac, producteur et président de la coopérative de fraises Socave.

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