dimanche, avril 28
Corentin de Chatelperron et Caroline Pultz dans leur biosphère, dans le documentaire « L’Expérience biosphère : 120 jours dans le désert », de Laurent Sardi.

ARTE – VENDREDI 1ER MARS À 15 H 35 – DOCUMENTAIRE

Cela faisait des années que l’on attendait ce test grandeur nature du projet « Biosphère du désert », qui pourrait préfigurer notre vie en 2090. L’enjeu est d’importance, puisqu’il s’agit de démontrer qu’il existe une autre option que le futur – prédit par beaucoup – fondé sur la surconsommation, la pollution et la surexploitation de la planète.

Depuis 2021, l’ingénieur Corentin de Chatelperron, 40 ans (dont dix passés à parcourir le monde en voilier, en quête de low-tech), et sa compagne designer, Caroline Pultz, 28 ans, travaillent sur cette première expérimentation : vivre à deux en autonomie (eau, alimentation, déchets) pendant cent vingt jours. Pour la date, ce sera entre mai et août 2023. Quant au lieu, ils ont choisi le désert du Mexique, proche du climat aride et hostile qui pourrait être le nôtre d’ici à cent ans.

Un décompte apparaît enfin à l’écran : « J1 ». Dans un paysage magnifique et isolé de bord de mer, le duo prend ses marques dans la tente en forme de cocon géant, spécialement conçue pour repousser la chaleur et abriter, en plus des deux occupants, les toilettes sèches, le potager en aquaponie, la culture de spiruline et l’élevage de grillons (sources de protéines) et de mouches soldats noires, dont les larves transforment les excréments en engrais – pour plus de détails, se reporter à l’excellente minisérie Biosphère du désert (2022, sur Arte.tv jusqu’au 23 octobre 2026), consacrée aux deux ans de préparatifs.

Multiples péripéties

Dans cet unitaire, en revanche, le téléspectateur risque d’être surpris par l’amateurisme de la réalisation, mais la contrainte d’autonomie fait que le duo s’est filmé seul. Par ailleurs, n’est pas Jamy (Gourmaud) qui veut. Mais le veulent-ils ? La bonne humeur de Caroline compense le manque de professionnalisme, y compris quand les dessalinisateurs, censés produire 40 litres par jour, fournissent péniblement 1,5 litre. Heureusement, pour cette « première », le couple débute avec un stock d’eau potable de 200 litres, des légumes secs et de l’huile.

Sans dévoiler la suite, dont le pittoresque et la candeur font le charme, disons que, après avoir touché le fond, le couple va faire preuve d’une persévérance relativement payante. Pour le plaisir, citons, parmi les multiples péripéties, la vision d’un crotale en train d’avaler une souris (dont seule la queue dépasse de la gueule) et la déception de nos aventuriers. « L’harmonie avec la nature environnante n’est pas au rendez-vous », relève Caroline.

Bien plus tard, Corentin se fait docte : « Si ça se trouve, ce futur ne va pas faire rêver grand monde, mais, s’il en convainc quelques-uns, ce sera pas mal. » Se nourrir de grillons est effectivement ludique, quand on sait que cela ne va durer que quatre mois. Mais, au-delà… Aussi aurions-nous aimé plus d’ambition et de rigueur. Dommage. Mais ce n’est que partie remise. Attendons maintenant « Biosphère 2 ».

L’Expérience biosphère : 120 jours dans le désert, documentaire de Laurent Sardi (Fr., 2023, 53 min). Sur Arte.tv jusqu’au 27 mai 2026.

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