dimanche, mai 12
Collier d'Ocean Royal, en or recyclé et ­diamants, prix sur demande, Sophie Bille Brahe. sophiebillebrahe.com

Le recyclage brille également par sa présence en joaillerie, en particulier pour l’or. Les jeunes labels Sophie Bille Brahe, au Danemark, Monica Vinader, au Royaume-Uni, ou encore Héloïse & Abélard, en France, revendiquent de façonner leurs bijoux en « or recyclé » quand des poids lourds, comme Cartier, Bulgari ou Boucheron, indiquent y avoir de plus en plus recours. La maison de mode Prada a fait son entrée sur le marché de la joaillerie en 2022, en assurant que 100 % de son or serait recyclé et épouserait les standards du Responsible Jewellery Council (RJC), organisation à but non lucratif fondée en 2005 qui milite pour une joaillerie plus responsable.

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L’expression « or recyclé » désigne la façon dont, afin d’être réemployés – et valorisés –, on fait fondre certains bijoux ou pièces extraites de matériel technologique (ordinateurs, smartphones, cartes informatiques, semi-conducteurs, etc.). Ainsi, à en croire l’organisation professionnelle World Gold Council, 25,2 % de l’or en circulation en 2023 dans le monde étaient recyclés, soit une augmentation de 9 % par rapport à l’année précédente, le reste provenant de stocks nouveaux, tiré de l’exploitation des mines.

Argument marketing idéal, l’or recyclé ne fait pas pour autant consensus. Même s’il limite les émissions de gaz à effet de serre, ses détracteurs pointent qu’il ne réduit en rien la quantité de minage qui, chaque année, continue d’augmenter, le cours de l’or faisant du métal jaune un Graal – et d’abord comme placement financier, sous la forme d’un lingot. D’autres soulignent que l’or est réemployé depuis la nuit des temps sans que cela soit considéré comme un critère promotionnel…

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Aux Etats-Unis, certaines associations ont saisi la Commission fédérale du commerce afin que l’expression « or recyclé », jugée commercialement trompeuse, soit bannie. L’agence devrait trancher ce débat dans les prochains mois. D’autres marques de joaillerie, comme JEM Paris, préfèrent user d’or dit « éthique », labellisé par des organisations spécialisées comme Fairmined ou RJC. Celles-ci s’assurent que le métal provient de mines artisanales plutôt qu’industrielles, que les orpailleurs sont dignement traités et correctement rému­nérés, et que ni cyanure ni mercure ne sont ­rejetés dans les sols lors du minage. En bref, si la seconde vie (l’or recyclé) compte, les adeptes de l’or éthique plaident en substance qu’il semble plus urgent d’améliorer les ­conditions de la première extraction.

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