dimanche, avril 28

Préserver sa fertilité pour ne pas courir après le temps, pour diminuer le stress de l’horloge biologique, pour avoir plus de chances d’avoir un bébé. Depuis la loi de bioéthique de 2021, qu’on soit un homme ou une femme, il est désormais possible de congeler ses gamètes, spermatozoïdes ou ovocytes, sans raison médicale, pour les utiliser plus tard.

Comment cela se passe-t-il ? Qui est concerné ? Cette démarche de prévention est-elle vraiment utile ? Le professeur Michaël Grynberg est gynécologue-obstétricien et chef du service de médecine de la reproduction et de la préservation de la fertilité des hôpitaux Antoine-Béclère, à Clamart (Hauts-de-Seine), et Jean-Verdier, à Bondy (Seine-Saint-Denis). Il a notamment écrit Dix histoires extraordinaires de naissance (Flammarion, 2023) et Les Secrets de la PMA. 100 questions pour mieux vivre ce parcours (Marabout, 2022). Il était l’invité du podcast du Monde « (In)fertile » pour répondre à ces questions.

Écouter aussi Est-il vraiment possible de préserver sa fertilité en congelant ses gamètes ?

A-t-on suffisamment conscience que notre fertilité diminue avec l’âge, surtout chez les femmes ?

Je suis souvent stupéfait de constater à quel point les femmes connaissent mal leur corps et son fonctionnement. Elles ont toutes plus ou moins entendu parler de l’horloge biologique. Sauf que l’horloge biologique, c’est quoi ? C’est la ménopause ? La ménopause commence généralement à la cinquantaine, mais la fertilité, elle, baisse dix ans avant et pourtant, on continue à avoir des règles. Les femmes mettent un peu de côté cette histoire de fertilité, et quand on les voit en consultation de procréation médicalement assistée (PMA), elles sont souvent surprises de découvrir que les taux de succès sont faibles dans leur tranche d’âge.

Notre société a évolué et c’est une bonne chose : les femmes font des études plus longues, elles veulent profiter de leur vie et repoussent l’âge de la première grossesse. Sauf que leur corps, lui, ne s’est pas adapté à ces changements sociétaux. La période de fertilité n’a pas été repoussée. Et nos modes de vie l’ont même altérée. Les femmes fument davantage, notre environnement est plus toxique, nous bougeons moins.

Pourquoi cette méconnaissance ?

Nous manquons de campagnes de prévention. L’idée n’est pas de forcer les gens à avoir des enfants ou de les y inciter, mais de les prévenir. La période de fertilité la plus propice, pour les femmes notamment, est entre 20 et 30 ans. Si on veut avoir des enfants, c’est donc à ce moment-là que ce sera le plus facile. Pourtant, sur cette tranche d’âge, l’information est principalement tournée vers la contraception.

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