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Bruno Le Maire et Christophe Béchu au ministère de l’économie, à Paris, le 8 février 2024.

Pour affronter les multiples défis climatiques et environnementaux, Christophe Béchu, ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, a son équipe au complet. Jeudi 8 février, deux ministres délégués (Guillaume Kasbarian, chargé du logement ; Patrice Vergriete, chargé des transports) et un secrétaire d’Etat (Hervé Berville, chargé de la mer et de la biodiversité) ont été nommés sous son autorité.

Comme à l’époque du troisième gouvernement d’Elisabeth Borne, l’hôtel de Roquelaure sera donc occupé par quatre responsables. Depuis la disparition du ministère de la transition énergétique, les enjeux gérés par M. Béchu se sont pourtant multipliés avec notamment l’immense dossier de l’atténuation des gaz à effet de serre. Un périmètre « matignonesque », glisse l’entourage du ministre qui espérait quatre ou cinq ministres délégués et secrétaires d’Etat.

Pour faire vivre cet espace très vaste, M. Béchu se déploie sur de multiples fronts. Jeudi matin, au côté du ministre de l’économie, Bruno Le Maire, il a rencontré les acteurs économiques pour leur présenter les défis de « l’adaptation des filières au changement climatique » et leur annoncer que l’Etat garantirait 2 milliards d’euros de prêts verts.

L’après-midi, il s’est une nouvelle fois rendu avec le premier ministre, Gabriel Attal, auprès des victimes des inondations dans le Pas-de-Calais. Le soir, il défendait ses thématiques sur France 2. Une suractivité qui masque mal le poids décroissant des sujets écologiques au sein du gouvernement.

Agenda percuté par la crise agricole

Depuis le début de l’année, M. Béchu a d’abord vu son agenda percuté par la crise agricole. Lui avait placé comme priorité de son premier semestre les travaux sur le troisième plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC). Mais dès que les tracteurs ont paralysé certaines préfectures, il a été invité à toutes les réunions avec les syndicats agricoles à Matignon. A chaque prise de parole importante, le premier ministre a pris soin de le mettre dans le cadre, juste derrière lui.

Cette communication n’a pas empêché l’exécutif de sortir de la crise en reculant sur les normes environnementales, avec un vaste plan de simplification (sur les recours contre les mégabassines, sur les haies, sur les zones humides, etc.). Une main tendue à la FNSEA qui a abouti à la « mise à l’arrêt » du plan Ecophyto, « le temps de trouver un nouvel indicateur », selon les mots de Gabriel Attal, jeudi 1er février.

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M. Béchu n’était pas favorable à cette annonce. Il ne l’a pas empêchée. Par loyauté, il l’a même défendue dans une interview à La Tribune dimanche, le 4 février. « Nous n’avons pas annoncé qu’on autorisait une molécule, ou qu’on allait modifier les règles sur la proximité des riverains et sur les zones de captage », a-t-il assumé, préférant parler d’une « pause ». « On a simplement dit qu’il nous fallait trois semaines pour rediscuter des outils. » Conscient de l’inquiétude créée jusque dans les rangs de ses fonctionnaires, M. Béchu a échangé avec l’ensemble de ses directeurs d’administrations centrales lundi soir. Il a salué leur travail, les a assurés de son soutien mais a aussi évoqué l’impératif de ne « pas braquer le pays ».

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