vendredi, mai 17
Une copie du projet de réforme du président Javier Milei, lors de son débat à la Chambre des députés, au Congrès national à Buenos Aires, le 30 avril 2024.

Javier Milei et son gouvernement ont appris de leurs erreurs. Mardi 30 avril, à l’issue d’une séance fleuve qui aura duré près de vingt-cinq heures, les députés ont approuvé le paquet de lois appelé « Bases et points de départ pour la liberté des Argentins ». S’il reste au gouvernement à passer l’épreuve du Sénat, l’adoption du texte par la Chambre des députés représente la toute première victoire législative depuis l’arrivée au pouvoir du président d’extrême droite le 10 décembre 2023.

Le projet voté a été présenté comme une version allégée de celui d’origine, la fameuse « loi omnibus » proposée par l’exécutif argentin dans la foulée de l’investiture de Javier Milei, mais l’esprit du texte reste identique. Il a notamment pour objectif une vaste dérégulation de l’économie, un régime spécial et fiscalement très avantageux pour les grands investissements étrangers et la privatisation des entreprises publiques. « Il s’agit d’un premier pas fondamental pour sortir l’Argentine du bourbier dans lequel elle se trouve depuis plusieurs décennies », s’est félicité le président sur X.

Lors de sa première tentative, il s’était vu contraint de retirer, le 6 février, son emblématique « Loi omnibus » de 664 articles après une séquence parlementaire marquée par l’amateurisme de l’exécutif et de ses 38 députés – sur les 257 que compte le Congrès. Cette fois, le gouvernement s’est assuré le soutien des élus de l’opposition dits « dialoguistes » (ouverts au dialogue) avant de soumettre le texte au vote.

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Ces députés, principalement les 34 de l’Union civique radicale (centre droit), jouent les arbitres dans un Parlement polarisé, entre les péronistes (du nom de l’ancien président Juan Domingo Peron, centre gauche) et la gauche d’un côté, qui ont rejeté le texte en bloc, et la droite, qui accompagne les mesures proposées par le président libertarien.

Etat « d’urgence » dans quatre domaines

« Par rapport à ce qu’il s’était passé en février, il y a eu une amélioration de la part du gouvernement en termes de négociation parlementaire, explique Patricio Mouche, consultant politique. Il arrivera plus en position de force au Sénat, où l’attend un autre type de négociation, qui va dépendre de sa relation avec les gouverneurs. » Pour s’assurer d’emporter cette nouvelle manche, le gouvernement a pris soin de faire voter le nouveau projet chapitre par chapitre, et non article par article, comme cela avait été le cas en février. Cette modalité, réclamée en vain par l’opposition, aurait permis de limiter, du moins partiellement, la portée du texte.

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