dimanche, avril 28

« On a toujours fonctionné comme ça et on va continuer »: le match nul au goût de défaite du XV de France contre l’Italie (13-13) dimanche à Lille dans le Tournoi des six nations n’a pas écarté le sélectionneur Fabien Galthié de sa « vision ».

Lorsqu’il s’est présenté devant la presse à l’issue de la rencontre dans les sous-sols du stade Pierre-Mauroy, Galthié a abandonné le ton péremptoire avec lequel il avait salué deux semaines plus tôt le « contenu parfait » de la pénible victoire en Ecosse (20-16).

Le nul historique concédé aux Italiens, qui auraient dû l’emporter sur une ultime pénalité de Paolo Garbisi stoppée par le poteau, l’a contraint à faire profil bas pour une fois.

Morceaux choisis: « C’est une période difficile, douloureuse à vivre »; « Vivre une défaite, c’est une crise déjà en soi »; « On est dans le dur »; « Il faut faire preuve de résilience ».

L’acte de contrition n’a pas été total. Après s’être caché derrière les datas pour (ne pas) expliquer l’élimination en quart de finale de la Coupe du monde, le sélectionneur s’enferme dans une forme de déni.

Il a répété plusieurs fois dimanche qu’il ne manquait « pas grand-chose » pour que ses bêtes blessées redeviennent les chevaux de course capables de battre n’importe quelle équipe de la planète.

« Pour que le rendu douloureux, le rendu difficile, le rendu qui ne satisfait pas bouge vers un rendu plus joyeux, plus agréable et plus harmonieux », a-t-il détaillé, lyrique.

Après la déroute inaugurale contre l’Irlande (38-17), le succès en trompe-l’oeil en Ecosse et maintenant ce fiasco italien, les Bleus se trouvent clairement dans une impasse, mais leur chef de bord ne semble pas disposé à changer le cap.

« Pour le moment, on a toujours fonctionné comme ça et on va continuer à fonctionner comme ça », a-t-il asséné. « Notre façon de travailler, c’est d’abord une vision. Et la cohérence dans ce que l’on fait ».

– « Changer, pour quoi faire? » –

Il ne faut donc pas s’attendre à une révolution pour le déplacement au pays de Galles dans deux semaines ou la réception de l’Angleterre à Lyon en clôture du Tournoi.

Le demi de mêlée Maxime Lucu traîne sa peine de match en match et ne fera jamais oublier Antoine Dupont? La paire de centres Danty-Fickou n’est plus que l’ombre de ce qu’elle a été?

« Le rugby, c’est pas la Star Academy. C’est pas non plus Koh-Lanta », a répondu la semaine dernière Galthié, jamais avare d’une bonne formule ou d’une longue tirade pour s’écarter du sujet.

Imperméable au « vote du public », à la pression médiatique et aux critiques du landerneau rugbystique, il va tout de même être contraint de procéder à quelques ajustements, dictés comme souvent par les circonstances.

Touché au genou gauche, Matthieu Jalibert ne devrait plus jouer dans le Tournoi et sans doute jusqu’à la fin de la saison. Thomas Ramos pourrait le suppléer à l’ouverture, mais il faudrait alors trouver un nouvel arrière, qui pourrait être Melvyn Jaminet, Léo Barré ou Matthis Lebel.

La suspension automatique de Jonathan Danty après son carton rouge libèrera également une place au centre. Yoram Moefana devrait logiquement en hériter devant les jeunes Nicolas Depoortère (21 ans, 0 sélection) ou Emilien Gailleton (20 ans, 1 sélection), pour qui une titularisation à Cardiff, dans ce contexte, ne serait pas forcément un cadeau.

Pour le reste, le changement, ce n’est sans doute pas encore pour maintenant et les joueurs ont l’air de plutôt bien s’en accommoder.

« Changer, pour quoi faire? », s’est interrogé Lebel après le nul contre l’Italie. « Le jour où ça va remarcher, que tout va se remettre en place et qu’on va regagner, plus personne ne parlera de changement. Et on a envie d’aller dans cette direction ». Même si elle ne mène nulle part.

sdu/smr

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