lundi, mai 13

Le ministre de l’Économie est l’invité de Darius Rochebin ce dimanche à 18h.
À la veille de présenter ses prévisions aux députés pour un retour du déficit sous les 3% en 2027, Bruno Le Maire reviendra notamment sur le verdict de Moody’s et Fitch, qui ont décidé de maintenir la note de la France.
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Déficit public : la France dans le rouge

Un agenda chargé pour Bruno Le Maire. Le ministre de l’Économie s’apprête ce lundi à défendre le Programme de Stabilité (« PSTAB ») devant les députés, en présentant les prévisions pour un retour du déficit public sous 3% pour 2027. 

Vendredi, le ministre de l’Économie a « pris note » de la décision de Fitch et Moody’s, deux des plus grandes agences de notation internationales, qui ont décidé de laisser leurs notes inchangées pour la France. « Cette décision doit nous inviter à redoubler de détermination pour rétablir nos finances publiques et tenir l’objectif fixé par le président de la République : être sous les 3% (de PIB, NDLR) de déficit en 2027 », avait ajouté le locataire de Bercy.

Leur avis sur la solidité de la dette française était particulièrement guetté après une série de mauvaises nouvelles concernant les finances publiques depuis février, notamment un déficit plus important que ne l’estimaient les prévisions. 

Fitch, qui avait dégradé la note française l’an dernier, à « AA- » avec perspective stable, a réaffirmé cette note, qui signifie que le risque de défaut est très faible. Elle avait prévenu dès le début du mois qu’elle ne comptait pas la changer. Moody’s, pour sa part, n’a pas à proprement parler « réaffirmé » sa note de Aa2, avec perspective stable, un cran au-dessus de celle de Fitch, mais ne l’a pas modifiée non plus.

Le déficit public de la France a lourdement dérapé à 5,5% du PIB en 2023 au lieu de 4,9% espérés, en raison surtout de moindres recettes que prévu, et avec 110,6% de PIB de dette, elle a le troisième plus fort ratio de dette de l’UE après la Grèce et l’Italie. Le gouvernement a dû annoncer en urgence depuis février deux trains d’efforts budgétaires de 10 milliards d’euros chacun.

La dette française a encore une économie « vaste et diversifiée »

« Nous tiendrons notre stratégie fondée sur la croissance et le plein emploi, les réformes de structure et la réduction des dépenses publiques », a pourtant assuré le ministre après le verdict des deux agences.

Dans leurs communiqués respectifs, il est clair que ni Fitch ni Moody’s ne croient au retour du déficit sous les 3% en 2027, qui est une exigence de Bruxelles. Pour Moody’s cependant, la perspective pourrait s’améliorer si le gouvernement « réussit à faire adopter et à appliquer des mesures » permettant de réduire significativement la dette. Mais la perspective et la note elle-même pourraient à l’inverse se dégrader à l’avenir si la situation de la dette se détériorait en France davantage que chez ses « pairs ».

Fitch observe que la note de la France se justifie à la fois par une économie « vaste et diversifiée », des institutions « fortes et efficaces » et « une stabilité reconnue ». Mais qu’en revanche, cette notation est affaiblie par les finances publiques et en particulier le niveau élevé de dette.

Les notes attribuées par les deux agences classent encore la dette française parmi celles de « haute qualité ». La France a perdu en 2012 son triple A, marquant les dettes souveraines les plus sûres, comme celle de l’Allemagne actuellement.

Le gouvernement aura encore à affronter le 31 mai la notation de la plus regardée des agences, S&P, qui la place sur la même ligne que Moody’s, à AA, mais avec une perspective négative, c’est-à-dire qu’elle a prévenu que la note pourrait baisser à moyen terme.

Bruno Le Maire va devoir aller défendre le Programme de Stabilité (« PSTAB ») et les prévisions de retour du déficit public sous 3% en 2027 qu’il contient, devant les députés lundi, puis devant les sénateurs mardi.

Les oppositions sont restées discrètes vendredi soir. Le rapporteur général du budget à l’Assemblée nationale, Jean-René Cazeneuve (Renaissance), a au contraire aussitôt souligné que le maintien des notes était « un signal positif qui valide notre politique de réduction du déficit et les décisions prises en début d’année dès que le ralentissement de la croissance s’est confirmé ».


La rédaction de TF1info

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