mardi, mai 7
L’ambassadrice américaine aux Nations unies, Linda Thomas-Greenfield, s’abstient lors du vote d’une résolution appelant à un cessez-le-feu immédiat à Gaza lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies, le 25 mars 2024.

Le Conseil de sécurité des Nationes unies a tranché. Lundi 25 mars, l’instance onusienne a voté en faveur d’un « cessez-le-feu immédiat » dans la bande de Gaza, un appel bloqué plusieurs fois par les Etats-Unis, qui se sont cette fois abstenus, provoquant la colère de leur allié israélien.

Immédiatement après l’adoption de la résolution, Israël a annulé la visite d’une délégation attendue à Washington, assurant que l’abstention américaine « nui[sai]t » à la fois à son effort de guerre et à ses efforts pour libérer les otages. « Il s’agit d’un net recul par rapport à la position constante des Etats-Unis au Conseil de sécurité depuis le début de la guerre » le 7 octobre, a déclaré le bureau du premier ministre, Benyamin Nétanyahou, dans un communiqué.

De son côté, la Maison Blanche s’est dite surprise de la réaction disproportionnée d’Israël. « Il semble que les services du premier ministre [israélien] cherchent à créer l’impression d’une divergence alors que ce n’est pas nécessaire », a regretté John Kirby, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, assurant que cette décision ne représentait « pas un changement de cap ».

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Un changement de ton

Le porte-parole du département d’Etat américain, Matthew Miller, a, quant à lui, assuré que les Etats-Unis trouveraient le moyen de discuter de la situation à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza – où 1,4 million de Palestiniens ont trouvé refuge après avoir fui les bombardements au nord de l’enclave –, malgré le refus du premier ministre israélien d’envoyer la délégation prévue à cet effet. Le secrétaire d’Etat, Antony Blinken, « discutera probablement de Rafah avec le ministre israélien de la défense, Yoav Gallant », a-t-il ajouté. Sa venue à Washington a, elle, été maintenue.

« Nous pensons que cette invasion à grande échelle serait une erreur », a poursuivi M. Miller, qui déplore des risques « immenses » pour les civils. « Ce type d’invasion affaiblirait la sécurité d’Israël » et « nuirait à sa position dans le monde », a-t-il affirmé.

Portée par des membres non-permanents du Conseil, la résolution votée lundi exige « un cessez-le-feu immédiat pour le mois du ramadan » – qui a commencé il y a deux semaines –, devant « mener à un cessez-le-feu durable », et « exige la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages ».

Le texte a été adopté par 14 voix pour et une abstention, celles des Etats-Unis. Alliés d’Israël, ils s’étaient jusque-là systématiquement opposés au terme « cessez-le-feu » dans les résolutions de l’ONU, bloquant trois textes en ce sens. Ces dernières semaines, ils ont toutefois montré des signes d’infléchissement de leur position, alors que l’administration Biden, soutenait, au début du conflit, l’opération terrestre dans le sud de la bande de Gaza. Mais avec plus de 32 000 morts dans l’enclave palestinienne, selon le Hamas, et le risque de famine qui s’accroît, les Etats-Unis avaient affirmé vouloir redoubler d’efforts pour une trêve.

Un changement de ton qui avait mené à une proposition de résolution sur la « nécessité » d’un cessez-le-feu, rejetée vendredi par la Russie et par la Chine, qui estimaient que le texte américain n’appelait pas explicitement à un cessez-le-feu immédiat.

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Le Monde avec AFP

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