dimanche, mai 19
Le premier ministre, Gabriel Attal, prononce un discours lors du dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), au Carrousel du Louvre, à Paris, le 6 mai 2024.

La vague de haine antisémite continue de déferler sur la France, « une vague d’une ampleur rare, plus forte, plus violente, plus relayée et plus établie qu’au cours des dernières années », a lancé le premier ministre, Gabriel Attal, à la tribune du Carrousel du Louvre lors du 38e dîner du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) lundi 6 mai, à l’issue de Yom Hashoah, la journée du souvenir de l’Holocauste, et sept mois presque jour pour jour après l’attaque terroriste du Hamas en Israël, le 7 octobre 2023.

« Trois cent soixante-six faits antisémites » ont été enregistrés en France au premier trimestre 2024, soit « une hausse de 300 % par rapport aux trois premiers mois de l’année 2023 », a indiqué le chef du gouvernement. « Personne ne peut nier cette déferlante antisémite », a-t-il martelé, après avoir accusé La France insoumise et son leader, Jean-Luc Mélenchon, d’« agiter les haines ».

Gabriel Attal a aussi critiqué le Rassemblement national en pointant du doigt « le cynisme absolu de ceux qui disent soutenir les Français juifs par réflexe antimusulman » et son changement de positionnement vis-à-vis des juifs. « La ficelle est un peu grosse, personne ne se laissera tromper », a-t-il déclaré, avant de promettre de « faire preuve d’une fermeté exemplaire à chaque acte [antisémite] » et de rappeler l’engagement du gouvernement dans ce combat.

Une réflexion sur « notre minimum commun »

Quelques heures plus tôt, se tenaient, à Paris, les assises de lutte contre l’antisémitisme sous l’égide de la ministre chargée de la lutte contre les discriminations, Aurore Bergé, présente également au dîner. Appelant à un « sursaut collectif », elle a réuni les principales associations de lutte contre le racisme et l’antisémitisme – SOS Racisme, Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP), Fonds social juif unifié (FSJU), Union des étudiants juifs de France (UEJF) – et les responsables des cultes catholique, juif, protestant et musulman autour d’un objectif : « créer un espace de discussion et d’échanges libres (…) sans esprit de polémique (…) » afin de mener un « travail de réflexion sur notre minimum commun qui prendra la forme d’un manifeste sur lequel il ne devrait jamais être possible de transiger » et formuler des propositions d’action.

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Les travaux, menés sous la houlette de Marie-Anne Matard-Bonucci, professeure d’histoire contemporaine à l’université Paris-VIII, s’achèveront à la fin du mois de juin, après avoir notamment entendu « toutes les formations politiques représentées à l’Assemblée nationale », a répété à deux reprises Aurore Bergé, signifiant ainsi que les députés de la France insoumise et du Rassemblement national seraient eux aussi sollicités pour participer à ces réflexions.

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