jeudi, mai 2

Le Conseil d’État a rejeté mardi une requête de l’association d’ultradroite lilloise La Citadelle.
Celle-ci lui demandait de suspendre en urgence sa dissolution, prononcée début février en Conseil des ministres.
Pour le président de l’association, « c’est le retour du délit d’opinion ».

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Ultradroite : ces groupuscules qui inquiètent

Le Conseil d’État a rejeté mardi une requête de l’association d’ultradroite lilloise La Citadelle lui demandant de suspendre en urgence sa dissolution, prononcée début février en Conseil des ministres.

La Citadelle, un bar ouvert en 2016 qui se présente comme un « bar patriote » et une « maison de l’identité », justifie par « ses publications, les propos de ses membres et ses slogans, la mise en œuvre d’une idéologie xénophobe et provoquant à la haine et à la discrimination », était-il indiqué dans le décret de dissolution.

Or, relève le Conseil d’État dans son ordonnance, les représentants de l’association n’ont « pour l’essentiel » pas contesté lors de l’instruction et de l’audience publique, « l’exactitude des éléments de fait sur lesquels s’appuie le décret contesté, et notamment la teneur des propos et messages publiés sur ses comptes sur les réseaux sociaux et ceux de son président ». Il en résulte selon l’institution que « les conclusions » de la requête de La Citadelle « doivent être rejetées ».

Réaction du président de l’association

« C’est le retour du délit d’opinion. Aujourd’hui, toute pensée qui déplaît au ministère de l’Intérieur doit être criminalisée », a réagi le président de l’association, Aurélien Verhassel, ajoutant qu’il gardait « bon espoir » de l’emporter sur le fond.

Selon le décret, M. Verhassel « a tenu publiquement des propos, lors d’interviews ou sur des plateaux de télévision, affirmant réserver l’adhésion à son association aux personnes de ‘race blanche’ et rejeter l’islam en France et en Europe, notamment en dernier lieu sur la chaîne C8 le 15 février 2023 où il a déclaré qu’il y avait trop de musulmans en France ».

Une soirée baptisée « Qu’ils retournent en Afrique »

Gérald Darmanin avait obtenu en février 2023 l’interdiction d’une soirée polémique au sein de La Citadelle, intitulée « Qu’ils retournent en Afrique », en référence aux propos tenus dans l’hémicycle par le député RN Grégoire de Fournas.

Considéré comme le siège de l’ultradroite lilloise, le bar La Citadelle avait été fermé mi-février 2023 par la mairie, mais la justice administrative l’avait ensuite autorisé à rouvrir, estimant que la Ville n’avait pas respecté la procédure adéquate.


A.S avec AFP

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