vendredi, mai 17

Retrouvez ici notre point sur la situation d’hier.

Vue d’un immeuble détruit dans le nord de la bande de Gaza, le 22 avril 2024.

L’ONU a estimé, jeudi 2 mai, le coût de la reconstruction de la bande de Gaza, ravagée par la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, à une somme comprise entre 30 et 40 milliards de dollars (entre 28 et 37,5 milliards d’euros), à cause de l’ampleur sans précédent des destructions.

« L’ampleur de la destruction est énorme et sans précédent (…) C’est une mission à laquelle la communauté internationale n’a pas été confrontée depuis la seconde guerre mondiale », a déclaré Abdallah Al-Dardari, directeur du bureau régional pour les Etats arabes du PNUD, lors d’une conférence de presse à Amman. Il a estimé à « 37 millions de tonnes » le total des décombres accumulés à la suite des bombardements et des explosions. Le responsable de l’ONU a d’autre part précisé que « 72 % de tous les bâtiments résidentiels avaient été entièrement ou partiellement détruits ». Il a ajouté que, si la reconstruction de Gaza devait être menée selon le processus traditionnel, « cela pourrait prendre des décennies, et [que] le peuple palestinien n’a pas le luxe de patienter des décennies. »

L’offensive israélienne lancée sur Gaza en représailles de l’attaque du 7 octobre 2023 a fait jusqu’à présent 34 596 morts d’après le ministère de la santé de l’enclave administrée par le Hamas. En vingt-quatre heures, au moins 28 morts supplémentaires ont été recensés, selon un communiqué du ministère, qui fait état de 77 816 blessés.

Le Hamas dit étudier l’offre de trêve dans « un esprit positif »

Une délégation du Hamas va se rendre prochainement en Egypte pour de nouvelles discussions sur un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, a annoncé jeudi le mouvement palestinien. Dans un communiqué, le chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, assure que le groupe étudie une proposition de trêve en cours de négociation « dans un esprit positif ».

Les efforts diplomatiques s’intensifient depuis plusieurs jours pour tenter d’obtenir une trêve entre Israël et le Hamas assortie de la libération d’otages israéliens. Le Hamas a dit samedi avoir reçu la dernière proposition en date d’Israël et l’examiner. Mais sa réponse se fait attendre, jetant le doute sur un possible accord après bientôt sept mois de guerre.

Mercredi, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a exhorté le Hamas à accepter dès « maintenant » la nouvelle proposition tout en réaffirmant l’opposition de Washington à une grande offensive israélienne sur la ville de Rafah.

Mobilisation pour Gaza sur les campus : un débat « dur » à Sciences Po Paris

Sciences Po Paris a accueilli jeudi un débat interne sur le Proche-Orient. « Ça a été un débat dur, avec des prises de position assez claires, beaucoup d’émotion et donc j’aspire maintenant à ce que chacun retrouve le calme » avant les examens prévus lundi, a déclaré Jean Bassères, l’administrateur provisoire de l’école parisienne. Il a admis rester « extrêmement prudent sur la suite des événements », alors que la mobilisation se diffuse en France. L’administrateur provisoire a reconnu avoir « pris des positions assez fermes sur certains sujets », en refusant « très clairement la création d’un groupe de travail qui était proposé par certains étudiants pour investiguer nos relations avec les universités israéliennes ».

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Le débat à peine fini, les organisations étudiantes mobilisées – l’Union étudiante et Solidaires étudiant·e·s – ont appelé à un sit-in dans le hall d’entrée de Sciences Po.

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Sur la demande des étudiants d’interroger les « partenariats de l’école avec les universités et organisations soutenant l’Etat d’Israël », la ministre de l’enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, a répété jeudi matin qu’il était « hors de question que les universités prennent une position institutionnelle en faveur de telle ou telle revendication dans le conflit en cours au Proche-Orient ».

Elle a demandé aux présidents d’université de veiller au « maintien de l’ordre » public, en utilisant « l’étendue la plus complète des pouvoirs » dont ils disposent, notamment en matière de sanctions disciplinaires en cas de troubles ou de recours aux forces de l’ordre, lors d’une intervention en visioconférence au conseil d’administration de France Universités. A l’issue de cet échange, France Universités, qui fédère 116 membres, dont 74 universités, a « salué la détermination de la ministre à porter une voie équilibrée et ferme pour un retour au calme ».

Joe Biden affirme que « l’ordre doit prévaloir » sur les campus

Jusqu’ici silencieux sur les rassemblements propalestinien dans les universités américaines, désormais démantelés, Joe Biden a finalement réagi dans une brève déclaration, jeudi.

Les Américains « ont le droit de manifester, mais pas celui de semer le chaos », a-t-il estimé. « Les gens ont le droit de recevoir une éducation, le droit d’obtenir un diplôme, de traverser le campus en toute sécurité sans craindre d’être attaqués. Soyons clairs également à ce sujet : il ne devrait y avoir aucune place dans un campus où que ce soit en Amérique pour l’antisémitisme ou des menaces de violences contre les étudiants juifs » a-t-il poursuivi.

Le président des Etats-Unis a, par ailleurs, défendu la liberté d’expression et le droit de manifester, tout en soulignant que « l’ordre doit prévaloir ». « La dissidence est essentielle à la démocratie », a-t-il déclaré depuis la Maison Blanche. « Mais la dissidence ne doit jamais conduire au désordre. »

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Le président d’Israël estime que « la haine et l’antisémitisme » ont « contaminé » des campus américains. Isaac Herzog a dénoncé jeudi la « terrifiante résurgence de l’antisémitisme » dans le monde, et notamment aux Etats-Unis, où « des universités réputées, foyers d’histoire de culture et d’éducation » sont « contaminées par la haine et l’antisémitisme ». Sur ces campus américains, « nous voyons avec horreur les atrocités du 7 octobre [2023] contre Israël être célébrées et justifiées », a-t-il poursuivi.

Des ONG à Paris déploient une banderole appelant à un cessez-le-feu à Gaza. Des membres de Médecins du monde, d’Oxfam, d’Amnesty International France et de CCF-Terre solidaire ont déployé sur le pont Bir-Hakeim une banderole « Cessez-le-feu » puis ont levé un fusil d’assaut factice noué au niveau du canon symbolisant la fin des livraisons d’armes dans la région.

Le Monde avec AFP et Reuters

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