jeudi, mai 9
Un dresseur entraîne les orques du Marineland d’Antibes, en mars 2016.

Cinq mois après la mort de Moana, un mâle âgé de 12 ans, une autre orque, Inouk, un mâle de 25 ans, est morte au Marineland d’Antibes (Alpes-Maritimes), a annoncé, jeudi 28 mars, le parc aquatique dans un communiqué. Une autopsie doit être réalisée sur l’animal dans les prochains jours et la reprise des spectacles des orques, prévue samedi, est reportée, a précisé le parc zoologique dans un communiqué. Ce triste événement devrait relancer le débat sur le sort des dernières orques en captivité en France.

Après la mort de Moana en octobre, il avait fallu des mois d’autopsies et d’analyses pour conclure début février qu’une « septicémie bactérienne aiguë qui survient naturellement dans la nature » avait causé la mort de l’orque, selon Marineland. Quelques semaines avant cette première mort, en septembre, la justice française avait exigé une expertise sur l’état de santé d’Inouk et Moana, jugé « piteux » par One Voice, une association de défense des animaux. Ses experts avaient relevé des comportements répétitifs et stéréotypés pour les quatre cétacés, des lésions sous-dermiques pour Moana et des dents usées à l’extrême pour Inouk.

Si l’espérance de vie des orques est difficile à établir, elles vivent en général plusieurs dizaines d’années et, même en captivité, certaines ont atteint la cinquantaine.

Désormais, il ne reste plus au Marineland que Wikie (22 ans) et Keijo (10 ans). Inouk était le frère de Wikie et Moana était son fils, tout comme Keijo. Tous sont nés à Antibes.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés La maman orque choie ses fils adultes et en paye le prix

Toutes nées en captivité

Plusieurs associations de défense des animaux se sont régulièrement inquiétées de leur sort, alors que les spectacles de cétacés seront interdits à partir de décembre 2026 en application d’une loi de 2021 contre la maltraitance animale.

« Inouk est mort dans le lieu-même qui l’a vu naître pour y être exploité. Il venait d’avoir 25 ans. Nous avions alerté sur sa santé depuis 2019… L’expertise ordonnée par la justice concernait Moana et lui. Tous deux sont morts dans les bassins crasseux du Marineland d’Antibes », a dénoncé One Voice sur le réseau social X.

Selon Marineland, des experts mandatés en novembre par le ministère de la transition écologique avaient souligné « le professionnalisme et l’expertise de l’équipe [de soigneurs], l’adéquation des infrastructures, de l’alimentation, des soins et du suivi vétérinaire des orques, ainsi que la qualité de l’eau des bassins ».

Un exercice avait été mené en janvier pour préparer le départ des orques. La direction du parc, qui n’avait pas souhaité s’exprimer sur cette opération, n’a pas caché ces derniers mois son intention d’envoyer les cétacés à l’étranger. Plusieurs associations de protection animale, dont C’est assez ! et One Voice, évoquent un transfert possible au Japon, qui abrite plusieurs parcs aquatiques, dont deux susceptibles d’accueillir des orques.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Les orques du Marineland d’Antibes ne partiront pas de façon imminente, mais les préparatifs ont débuté

One Voice milite pour que les orques du Marineland – toutes nées en captivité et qui ne peuvent donc pas être relâchées dans l’océan – soient accueillies dans un sanctuaire marin. Mais le zoo fait valoir que la France n’a pas créé de tel sanctuaire. L’association estime que la loi contre la maltraitance animale serait dévoyée si elle conduisait à leur déplacement vers un pays moins protecteur. « Ce qui les attend [au Japon], c’est la même chose mais en pire », déclarait One Voice au Monde en septembre 2023.

Newsletter

« Chaleur humaine »

Comment faire face au défi climatique ? Chaque semaine, nos meilleurs articles sur le sujet

S’inscrire

En janvier, la justice avait ordonné au Marineland de garder ses orques au moins quatre mois, jusqu’à la remise du rapport d’expertise définitif sur leur santé.

Ouvert en 1970, le Marineland d’Antibes dit accueillir en moyenne 750 000 visiteurs par an.

Le Monde

Réutiliser ce contenu
Partager
Exit mobile version