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Agnès Pannier-Runacher et Marc Fesneau, sur les marches de l’Elysée, le 9 février 2024.

Ils sont désormais deux à la table de discussion avec les représentants du monde agricole : alors que le secteur est en proie à de fortes convulsions depuis plusieurs semaines, Marc Fesneau et Agnès Pannier-Runacher présentent un front uni face aux professionnels du secteur. L’un est ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire depuis 2022, confirmé à ce poste le 11 janvier. L’autre est ministre déléguée auprès du ministre de l’agriculture depuis le 8 février. « Junior minister » (ministre de second rang), comme on dit dans les pays anglo-saxons.

A ceci près qu’à 49 ans, après cinq années au sein de l’exécutif, Agnès Pannier-Runacher n’est plus une « junior ». Entrée comme simple secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, en 2018, cette « HEC-ENA » a fait la démonstration de sa capacité à démêler les affaires les plus épineuses. « C’est un pitbull : quand elle prend un dossier, elle ne le lâche pas tant qu’il n’est pas résolu », témoigne l’ancien député (La République en marche) de la Creuse Jean-Baptiste Moreau.

L’ancienne inspectrice des finances, camarade de promotion de l’ENA du secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, a été régulièrement promue depuis cinq ans. Nommée ministre déléguée chargée de l’industrie en 2020, elle devient ministre de la transition énergétique dans le gouvernement d’Elisabeth Borne en 2022.

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Mais au cours du remaniement de janvier, Bruno Le Maire, maintenu à Bercy, absorbe le secteur de l’énergie, privant « APR » de portefeuille. L’enseignement supérieur, ministère de plein exercice, lui est proposé, mais elle refuse. Auprès de l’Elysée comme de Matignon, elle évoque des secteurs qui l’intéressent davantage, quitte à n’être « que » ministre déléguée.

La santé par exemple. Dès le lendemain de la première salve du gouvernement, le nom d’Agnès Pannier-Runacher circule pour seconder Catherine Vautrin, qui a pris la tête d’un super-ministère du travail, de la santé et des solidarités. Ancienne directrice de cabinet de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris au début des années 2000, cette « techno » a piloté depuis Bercy, pendant la crise du Covid-19, la task force pour relancer la production de masques en France et négocier le prix des vaccins avec les laboratoires. Elle a fustigé, à l’issue de cette crise, la « lenteur » de l’administration. Le duo exécutif craint-il une bronca des personnels de santé si elle était nommée ? Elle n’est pas retenue en tout cas.

Une cohabitation qui peut susciter des jeux délétères

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